Législatives-profil du nouveau Parlement : 73 députés de moins de 45 ans et 25 femmes
Les législatives de 2022-2023 dont les deux tours pour un scrutin uninominal ont eu lieu respectivement le 17 décembre 2022 et le 29 janvier 2023, ont permis l’élection d’un Parlement teinté de jeunesse et d’un élan anti-partisan.
Chiffres à l’appui, près de la moitié des élus soit 73 nouveaux députés sont âgés de moins de 45 ans, dont 16% de femmes. Pour les candidats “partisans”, ils ne représentent que 8,44% des sièges.
Le nouveau Parlement est le pur produit, le corollaire tout à fait logique d’une loi électorale qui a fait du mode de scrutin uninominal à deux tours un droit de cité pour la période à venir.
Cette nouvelle loi électorale, bien qu’elle n’ait pas reconnu le principe de la parité entre hommes et femmes pour se présenter aux élections législatives, contrairement aux législatives de 2014 et de 2019, a permis à 25 femmes de s’imposer et d’entrer dans le nouveau Parlement. Elles représentent 16,2% du nombre total de sièges. Au sein des précédentes assemblées élues en 2019 et 2014, les femmes ont obtenu respectivement 23% et 36% du nombre des sièges.
A noter que 44,16% des nouveaux législateurs sont âgés entre 46 et 60 ans (68 sièges); 42,21% appartiennent à la tranche d’âge comprise entre 30 et 45 ans; 5,19% à la fourchette des moins de 30 ans (8 sièges); et 8,44% à la catégorie des seniors, âgés de plus de 60 ans (13 sièges).
Forts d’un effectif de 73 sièges, soit 47,40% du nombre global des sièges, soit une représentativité portée au double par rapport aux Parlements post-2011, les jeunes auront la chance de légiférer, de confectionner et d’écrire les prochaines lois de la République
Ils auront à ” cohabiter ” avec les ” bon perdants “, leurs collègues affichant une sensibilité partisane particulière. Ceux-ci ne sont pas nombreux. Sur 67 candidats en lice, seuls 13, soit un taux de 8,44%, ont réussi à franchir les portes de l’Hémicycle.
On y trouve le Mouvement Tunisie en avant (1 siège), le Mouvement jeunesse nationale tunisienne-Harak 25 juillet (3 sièges), le Mouvement Echaab (12 sièges) et le parti Voix de la République (7 sièges).
Au second tour des élections législatives, 262 candidats se sont présentés (sur un effectif de 1 055 candidats au premier tour), répartis entre 34 femmes (13%) et 228 hommes (87%), dont 170 candidats appartenant au secteur public, 50 candidats du secteur des professions libérales, 5 étudiants et 17 retraités.
Selon le porte-parole de l’Instance électorale, Mohamed Tlili Mnasri, parmi ceux qui ont remporté le premier ou sont passés au second tour des élections législatives, figurent 11 anciens députés depuis 2014, 22 candidats appartenant à des partis politiques et 27 présidents de municipalités, en plus de 5 avocats, dont deux vainqueurs au premier tour et 3 ingénieurs.
Tant attendu, le nouveau Parlement vient couronner un processus politique amorcé le 25 juillet 2021 par le président Saïed dans une perspective de rectifier le tir pour préserver les institutions de l’Etat.
Pour ce faire, Kaïs Saïed a édicté une série de mesures, dont la dissolution du Parlement issu de les élections législatives de 2019, la révision de la loi électorale et la convocation des électeurs à choisir un nouveau Parlement à composition réduite doté de prérogatives limitées.
Les législatives de 2023, en plus de l’élection des membres du Conseil national des régions et des districts, constituent les dernières étapes de la feuille de route annoncée par le président Saïed, le 13 décembre 2021.
Une feuille de route comprenant une consultation électronique, un référendum populaire sur la révision de la Constitution, le changement du système du gouvernement et la tenue d’élections législatives anticipées.
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