L’étonnante révélation de Béchir Ben Yahmed sur le rôle sulfureux de « l’égocentrique » Salah Ben Youssef
Sous le titre « Tunisie : Mission non accomplie », le directeur fondateur de Jeune Afrique, Béchir Ben Yahmed, a fait, dans un numéro de sa revue en mars 2016, une révélation étonnante concernant « un précédent historique de taille » qui s’est produit en 1956 et qui visait à prendre la ville de Ben Guerdane mais « s’est effiloché peu à peu et a fini dans l’échec ». Il s’agit d’une tentative avortée de Salah Ben Youssef « un Sudiste, né à Djerba comme moi (et dans le même patelin), qui allait brandir l’étendard de la révolte et tenter, à partir de la Libye, de conquérir le sud de la Tunisie à la tête d’une « armée de libération de la Tunisie » qu’il avait constituée (avec l’argent des services spéciaux égyptiens dirigés alors, pour l’Afrique du Nord, par Fathi al-Dib, qui se prenait pour le proconsul du Maghreb arabe) ».
Et Ben Yahmed d’affirmer que « si le Sud de la Tunisie avait obtempéré à ses injonctions, il l’aurait utilisé pour déstabiliser le régime central de l’époque, qui, dans ses premiers mois, n’avait encore ni armée ni garde nationale ».
Ce Sudiste en question s’appelait « Salah Ben Youssef. Il avait été le numéro deux du Néo-Destour, son secrétaire général et son premier négociateur avec la France. Mais, égocentrique et trop ambitieux, il voulait accaparer tout le pouvoir et en écarter Bourguiba par tous les moyens.
L’autonomie interne était selon lui « un pas en arrière », et l’indépendance n’était, avec Bourguiba, qu’un « trompe-l’œil ».
Elle ne serait vraie qu’avec lui ». Pour preuve, BBY publie une lettre signée Salah Ben Youssef qui se trouvait alors à Tripoli, avec l’entête de « Commandement supérieur de l’armée de libération », et adressée à un de ses subordonnées qui s’appelle Ajmi El Mdaouar.
NB: Cet article a été publié dans Espacemanger le 18 mars 2016
Lire l’édito de BBY de sa source :
http://www.jeuneafrique.com/mag/309523/politique/mission-non-accomplie/
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