L’hommage de l’ONU à Ban Ki-Moon
Le Conseil de sécurité a rendu, hier, un hommage vibrant, marqué par les applaudissements nourris de ses membres et une déclaration prononcée par son président partiellement en langue coréenne, au Secrétaire général sortant de l’ONU, Ban Ki-moon, dont le mandat s’achève à la fin de l’année. Ce dernier s’est déclaré honoré, affirmant que son plus grand regret au moment de quitter son poste était que « le cauchemar continue en Syrie ».
Le Conseil de sécurité a adopté la résolution dans laquelle il salue la contribution du Secrétaire général « à la paix, à la sécurité et au développement internationaux » et ses « efforts exceptionnels » pour régler les problèmes internationaux dans les domaines économique, social, environnemental et culturel. Les membres du Conseil rendent également hommage à son action pour répondre aux besoins humanitaires et promouvoir « le respect universel des droits de l’homme et des libertés fondamentales ».
S’exprimant au nom de tous les membres, le représentant de l’Espagne, Román Oyarzun Marchesi, a déclaré, en sa qualité de Président du Conseil pour le mois de décembre, que deux remarquables succès devaient être portés au crédit de la « postérité considérable » du Secrétaire général: le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’Accord de Paris sur les changements climatiques.
Ces instruments qui ont découlé « du sens aigu de la négociation et de la diplomatie » du Secrétaire général, a souligné Oyarzun Marchesi, reflètent ce qui constitue le vecteur de l’action: « la promotion de la solidarité à travers le monde et entre générations, afin que les hommes et les femmes de demain héritent d’une planète viable et d’un monde plus sûr ».
Saluant son adhésion à la cause des droits fondamentaux, le Président du Conseil a rappelé que, sous les auspices de Ban, le Conseil des droits de l’homme et ONU-Femmes ont été créés et un Envoyé spécial pour les jeunes, nommé.
Marchesi a également souligné que le Chef de l’ONU, qui a organisé en mai dernier le tout premier Sommet mondial sur l’action humanitaire à Istanbul, a pris fait et cause pour les 130 millions de personnes ayant un besoin d’assistance humanitaire à travers le monde, les réfugiés et les migrants.
Le Président du Conseil de sécurité a salué les multiples réformes entreprises sous le leadership de Ban, notamment les trois examens conduits en 2015, relatifs respectivement aux opérations de maintien de la paix, au dispositif de consolidation de la paix et à la question femmes, paix et sécurité, et à l’adoption de la politique de tolérance zéro à l’égard de l’exploitation et des abus sexuels perpétrés par des Casques bleus de l’ONU.
« Ces réalisations sont un testament de l’autorité morale et du potentiel institutionnel que représente le Cabinet du Secrétaire général. Elles démontrent clairement qu’aucun objectif n’est inatteignable, aucun ordre du jour n’est trop ambitieux, du moment qu’ils s’accompagnent d’un respect inconditionnel de la Charte des Nations Unies », ajoute-t-il avant de conclure en citant Cervantès: «Les bonnes actions ne manquent jamais d’être récompensées ».
S’exprimant à son tour, Ban Ki-Moon, a indiqué que cela avait été un privilège de travailler avec les membres du Conseil de sécurité au cours de ces 10 dernières années. Il a salué la capacité du Conseil à faire preuve d’innovation, louant les nouvelles approches avancées pour répondre à des situations complexes. La décision du Conseil de créer une brigade d’intervention rapide en République démocratique du Congo a créé un précédent important dans la manière de répondre aux défis dans cette partie du pays, a-t-il dit.
Le Secrétaire général de l’ONU a salué le rôle clef joué par la Mission de l’ONU au Népal dans l’appui apporté au processus de paix et à la tenue d’élections libres dans ce pays en 2008, conduisant à la fermeture de la Mission en 2011. Le Secrétaire général a déclaré que la stabilité retrouvée en Côte d’Ivoire et au Libéria était d’autres succès de l’Organisation. « Durant mon mandat, le Conseil a établi plus d’une douzaine d’opérations de maintien de la paix et de missions politiques spéciales », a-t-il relevé.
IL a insisté sur les efforts du Conseil de sécurité visant à consolider les cadres normatifs relatifs à certaines questions transversales cruciales, en mentionnant, à cet égard, son programme femmes et paix et sécurité. « J’encourage le Conseil à continuer son très important travail sur cet aspect et je sais qu’il trouvera en mon successeur un allié des plus déterminés », a-t-il dit.
Ban a également salué les progrès accomplis par le Conseil pour remédier à la violence sexuelle en période de conflit.
« Je voudrais conclure en soulignant le fait que ce Conseil est plus fort lorsqu’il est uni », a-t-il déclaré, en citant, à titre d’exemples, la destruction des armes chimiques en Syrie ou bien encore la création d’une Mission pour combattre l’épidémie de maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest. Il a également insisté sur les conséquences d’un manque d’unité du Conseil, en prévenant qu’elles pourraient être « profondes » comme au Sahara occidental ou « catastrophiques » dans le cas du Soudan du Sud.
« Son plus grand regret », c’est la situation en Syrie, a-t-il répété. Il a, de nouveau, exhorté les membres du Conseil de sécurité « à coopérer et à assumer la responsabilité collective qu’ils ont de protéger les civils syriens ». « Ce Conseil détient la clef de la paix et du progrès pour certaines des populations les plus vulnérables au monde », a tenu à rappeler le Secrétaire général avant de conclure, sous les applaudissements nourris des membres du Conseil.
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