Liberté de la presse : la Tunisie classée en situation sensible
Les années se suivent et se ressemblent pour la liberté de la presse. Dans son rapport annuel publié ce mercredi, qui porte sur l'année 2017, Reporters sans frontières (RSF) estime qu'elle s'est encore dégradée dans le monde l'an dernier, suivant la trajectoire de 2016. « La haine du journalisme menace les démocraties », y compris en Europe et aux Etats-Unis, selon l'ONG.
Le Classement mondial de la liberté de la presse 2018 révèle que les journalistes continuent de subir de multiples pressions en Afrique du Nord. Des cadres législatifs restrictifs, des entraves à l’exercice du journalisme sur le terrain, en particulier lors des manifestations, et les nombreux sujets tabous sont autant de contraintes qui empêchent les journalistes de remplir pleinement leur rôle et d’assurer une information indépendante, plurielle et libre.
La Tunisie (97e), le Maroc (135e), l’Algérie (136e) et la Libye (167e) figurent parmi les pays de la région où la situation de la liberté de la presse y est la plus mauvaise. Si la Tunisie stagne, le Maroc et l’Algérie poursuivent leur baisse au Classement mondial de la liberté de la presse, en perdant chacun deux places par rapport à l’an dernier. La Libye, en queue de peloton, gagne une place.
Cette tendance générale, observée ces dernières années, démontre une volonté manifeste de la part des dirigeants de la région de contrôler les médias et de traquer les journalistes qui oseraient traiter de sujets interdits tels que la corruption, la fraude fiscale, les lobbies d’influence ou parfois même la couverture de manifestations.
Source : rapport annuel sur la liberté de la presse 2018.
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