L’Ordre national des avocats hausse le ton contre « la régression » des droits et libertés
L’Ordre national des avocats a vigoureusement condamné, dans un communiqué publié ce jeudi, les poursuites judiciaires incessantes à l'encontre des avocats, des journalistes, des syndicalistes, des militants des droits de l'Homme, ainsi que les pressions exercées sur les avocats dans l'exercice de leur profession.
L'Ordre a souligné le droit fondamental du peuple tunisien à un système politique moderne, démocratique et participatif, basé sur le respect de la loi et sur la séparation des pouvoirs. Il a insisté sur l'impératif d'établir des garanties et des institutions pérennes, assurant l'indépendance et l'efficacité du système judiciaire.
Il a, également, déploré la régression des droits et des libertés, ainsi que l'utilisation abusive du décret-loi n°54 pour procéder à des arrestations et à des poursuites, visant à réprimer les libertés.
Il a ainsi appelé à la libération des prisonniers d'opinion, au respect de la présomption d'innocence et au droit de chacun à un procès équitable, dans des délais raisonnables.
Dans son communiqué, l'Ordre national des avocats a mentionné les pressions subies par les avocats de la défense, en particulier devant les brigades sécuritaires et l'administration pénitentiaire. Il a aussi dénoncé le laxisme de l'Exécutif à l'égard des réformes du secteur judiciaire et l'adoption de lois et de décisions préjudiciables aux avocats, citant notamment le projet de loi réglementant la profession des huissiers notaires.
L'Ordre des avocats a, par ailleurs, critiqué la mauvaise gestion du service judiciaire, mettant en garde contre l'ingérence de l'Exécutif dans le judiciaire et appelant à la mise en place de la Cour constitutionnelle et du Conseil de la magistrature pour garantir l'indépendance de la justice.
Il a enfin invité les autorités à assumer leur responsabilité pour garantir aux citoyens un système judiciaire indépendant, moderne et efficace, s'engageant à défendre les acquis du peuple et ses aspirations, à travers diverses actions, y compris le boycott, les manifestations et d'autres mesures "extrêmes".
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