L’utilisation de désodorisants à l’intérieur provoque la pollution de l’air et des maladies chroniques

  L’utilisation de désodorisants à l’intérieur provoque la pollution de l’air et des maladies chroniques

 

Des médecins ont mis en garde jeudi à Tunis contre les dangers de l’utilisation des désodorisants et des produits de nettoyage parfumés en grandes quantités dans les espaces clos tels que les maisons. Ils ont précisé, au cours d’une rencontre, organisée par l’Agence nationale pour l’évaluation des risques du ministère de la Santé (ANCSEP), sur « La pollution de l’air intérieur et ses effets sur la santé » que ces produits contiennent des polluants chimiques pouvant causer la pollution de l’air, ainsi que des maladies respiratoires chroniques.

A cette occasion, Khaled Hassine, expert en santé environnementale a souligné dans son intervention, que le maintien de la qualité de l’air dans les espaces confinés est indispensable pour prévenir les maladies graves, rappelant que 80 % du temps de la journée se passe à l’intérieur de ces espaces par rapport au temps passé à l’extérieur.

Parallèlement, il a souligné que les dernières statistiques de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) montrent que près de 3,2 millions de personnes meurent chaque année dans le monde, dont plus de 237 000 enfants de moins de cinq ans, en raison de maladies causées par la pollution de l’air à l’intérieur des habitations. En l’occurrence, les enfants passent plus de temps dans des espaces cloitrés a-t-il relevé.

Cette pollution est due à la combustion incomplète des combustibles solides et du « kérosène » utilisé pour la cuisson et autres polluants chimiques et petites particules qui provoquent une inflammation des bronches, des poumons et réduisent la capacité du sang à transporter l’oxygène et engendrent plusieurs maladies, dont le cancer du poumon.

Les polluants les plus nocifs sont : les petites particules, les polluants chimiques (monoxyde de carbone et composés organiques volatils), physiques (radon), biologiques (virus, bactéries nocives et acariens) et la fumée de tabac.

spécialistes ont également mis en garde contre le tabagisme passif à l’intérieur des habitations et ses effets directs sur la santé des enfants. En effet, les études ont prouvé que le tabagisme passif a de nombreux effets néfastes équivalents à ceux du tabagisme positif et peut inciter les enfants à fumer plus tard.

De son côté, Dr Hela Kamoun a expliqué que le tabagisme passif peut entraîner le cancer des poumons, des maladies cardiaques et des maladies respiratoires. Par ailleurs, Abderrazak Bouzouita, directeur général de la santé au ministère de la Santé, a déclaré que la stratégie du ministère est basée essentiellement sur la prévention, soulignant l’importance de la ventilation des maisons et des espaces intérieurs pour réduire l’incidence des maladies bactériennes et allergiques et assurer une bonne santé mentale.

Il a ajouté que la question de l’air et de l’environnement fait partie d’un système de santé unique combinant santé humaine, santé environnementale et santé vétérinaire, « ce qui fait de la prévention un élément très important pour prévenir les maladies pouvant être causées par la pollution de l’air », a-t-il dit.

Le directeur général de la santé a mis en garde contre l’utilisation des moyens de chauffage traditionnels pendant une longue période à l’intérieur de la maison, comme le « kanoun », qui peut provoquer une asphyxie au monoxyde de carbone.

A rappeler que, cette rencontre qui se tient les 19 et 20 décembre courant à Tunis comprend plusieurs thèmes tels que les indicateurs de la qualité de l’air intérieur et ses effets sur la santé, les données épidémiologiques et la manière d’évaluer les risques sanitaires pour mieux les contrôler (aspects institutionnels, réglementaires et de sensibilisation).

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