Mack Arthur Yopasho (Pdt de l'AESAT): "Nous demandons aux autorités d'assurer notre sécurité"

Mack Arthur Yopasho (Pdt de l'AESAT): "Nous demandons aux autorités d'assurer notre sécurité"

 

La communauté subsaharienne en Tunisie est en deuil suite au meurtre, dans la soirée de dimanche à lundi, de Falikou Coulibaly, président de l'Association des Ivoiriens en Tunisie. Ce drame qui a créé une vive émotion aussi bien chez les Tunisiens que la communauté subsaharienne ne cesse de relancer l'épineuse question de la situation de la communauté africaine en Tunisie, communiqué victime de racisme et d'agressions de toutes sortes.

Pour avoir de plus amples informations sur ce meurtre crapuleux, Espace Manager a rencontré Mack Arthur Deongane Yopasho, président de l'AESAT (Association des étudiants et stagiaires africains en Tunisie) qui nous livre ses impressions. 

Quelle est votre réaction suite à cette lâche agression qui a coûté dimanche soir la vie à un étudiant ivoirien à Tunis?

Ma première réaction est la condamnation la plus ferme de l'assassinat d'un des leaders d'une association celui-là même porteur de la voie des plus faibles. Donc un sentiment de tristesse, de douleur et de compassion non seulement à l'égard de toute la communauté ivoirienne mais aussi de toute la communauté Africaine en Tunisie.

Pensez-vous que c'est une agression raciste ou bien il s'agit d'un braquage ciblé qui a mal tourné?

Mais on ne peut pas nier l'existence du racisme en Tunisie comme dans le monde entier. Celui qui dit qu'il n'ya pas de racisme en Tunisie, celui là est un hypocrite. Nous connaissons tous ce quartier de Najmatar avec la récente agression contre les Noirs se trouvant dans cette localité.

Donc même s'il s'agit d'un braquage qui peut d'ailleurs arriver à un Tunisien, néanmoins il y a derrière cet acte une connotation raciste et barbare.

Vous comptez organiser une manifestation pour exprimer votre votre ras-le-bol suite à des agressions répétées touchant les étudiants subsahariens. Quel message voulez-vous envoyer aux autorités tunisiennes? 

Le message est simple ! Que justice soit rendue, c'est-à-dire que les auteurs doivent être punis sévèrement par la loi car nul n'a le droit d'ôter la vie à son prochain. Et nous remercions d'avance les autorités de par l'application de la loi et également de l'autorisation de marcher sans oublier nos frères et soeurs Tunisiens qui nous soutiennent dans ce moment douloureux. 

L'Etat doit garantir notre sécurité en Tunisie car ce beau pays doit être une terre d'accueil et non un tombeau pour les étrangers.

Avez-vous le sentiment que les étudiants subsahariens ne sont plus en sécurité en Tunisie? 

Nous sommes en sécurité mais pas vraiment dans certaines localités comme Najematar, Ariana et certaines zones de Tunis. Nous demandons aux autorités d'assurer davantage notre sécurité, car il y a ce sentiment justement d'insécurité, puisqu'il n'est plus question d'une simple agression qui est déjà grave mais d'un assassinat avec plusieurs coups de couteau. Nous comptons sur les autorités pour que la loi soit appliquée. Je vous remercie !

Propos recueillis par O.D.

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