A Malte, BCE : il n’y a pas de démocratie sans présence de la femme dans la vie publique
Au deuxième jour de sa visite d’Etat à Malte, Béji Caïd Essebsi, a présidé, en présence d’homologue maltaise, Marie-Louise Coleiro Preca, une conférence de haut niveau sur l’égalité des genres avant de rencontrer les membres de la communauté tunisienne établie dans ce pays.
A cette occasion, Caïd Essebsi s’est dit convaincu qu’il n’y a pas de démocratie sans la présence effective de la femme dans la vie publique, et que les sociétés stables et prospères sont celles où les femmes jouissent pleinement de leurs droits.
“La Tunisie a une longue histoire faite par des femmes d’exception qui ont forgé l’exception tunisienne”, s’est-il réjoui, rappelant que le mouvement réformateur qui remonte au 19e siècle a soutenu l’émancipation de la femme dans un pays musulman et arabe.
Le Code du statut personnel (CSP), promulgué en 1956, année de l’indépendance de la Tunisie, a de ce fait constitué “une révolution par le droit”.
Toutefois, ce code est une loi positive appelée à se développer encore davantage et cela ne s’oppose aucunement avec la religion, a-t-il insisté, évoquant son initiative relative à l’égalité et aux libertés individuelles (COLIBE).
“Par cette initiative, nous avons voulu mettre le dispositif juridique tunisien en phase avec la nouvelle Loi fondamentale”, a-t-il expliqué. Quant à la présidente maltaise, elle à mis en exergue l’importance d’échanger les expériences et de réfléchir en commun au niveau bilatéral et méditerranéen pour promouvoir les conditions de la femme et défendre sa dignité.
Elle a souligné l’importance de travailler, au niveau des institutions de l’Etat, de la société civile et des organisations régionales à l’accroissement de la visibilité sociale et politique de la femme. La femme en Méditerranée, a-t-elle relevé, continue à souffrir de précarité et d’inégalité et à faire face à de nombreux défis, plus de 70 ans plusieurs décennies après la Déclaration universelle des droits de l’Homme (1948).
L’expérience a montré que la promotion des droits de la femme contribue, directement au développement et à la croissance économique, mettant en évidence l’importance du réseautage.
La présidente maltaise a salué l’initiative du président Caïd Essebsi dans le cadre de la COLIBE (Commission des libertés individuelle et de l’égalité). Elle a également mis en évidence les progrès apportés par la Constitution de 2014 et dans les législations tunisiennes en général, faisant de la Tunisie, selon ses dires, le premier pays arabe en matière d’égalité Homme-femme.
La présidente de Malte se dit convaincue de l’existence d’une forte volonté politique de défendre les droits de la femme en Tunisie.
Etaient présents à cette rencontre, la présidente de la COLIBE, Bochra Belhaj Hamida, les juristes Selim Laghmani et Kalthoum Mziou, côté tunisien, et plusieurs universitaires maltais, côté Malte.
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