Meurtre de Zouari: Une atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Tunisie
L' agression Israélienne contre la Tunisie est une atteinte contre tous les peuples libres et ne doit pas rester sans réponse de la communauté internationale. La Tunisie s’est réveillée en cette journée du 17 décembre 2016, jour de commémoration du début de la révolution, endeuillée et touchée dans ce qui lui est le plus cher: "La souveraineté" qui est l'un des slogans de la Tunisie post-révolution. Mohamed Zaouari (49 ans), ingénieur en aéronautique a été exécuté chez lui à Sfax, en Tunisie, alors qu’il venait de prendre place à bord de sa voiture.
L’homme de nationalité Tunisienne et qui est membre du groupe Palestinien le Hamas, n’a visiblement pas pris de précautions particulières de sécurité. Sa résidence est connue et accessible. Il est chez lui, il enseigne à l'université, il est actif dans la société civile et répond aux sollicitations des medias au sujet de ses recherches scientifiques. Le crime n' a pas été revendiqué mais il porte bien la signature des services de renseignements extérieurs israéliens (Mossad). Le gouvernement israélien n'a pas réagit mais il a laissé entendre à travers les médias Israéliens qu'il revendique la responsabilité de l’attaque.
A ce jour, 10 personnes de nationalité tunisienne sont entre les mains de la justice et 2 mandats d’arrêt internationaux ont été émis. Le mode opératoire est le même impliquant des journalistes, des équipes de surveillance, d’assistance, et des hackers qui ont pour mission de brouiller les systèmes de communication et d'effacer les contenus des cameras se trouvant dans cette zone pour éviter des enregistrements liés au crime.
Cet acte de liquidation a été couvert par une équipe de la télé Israélienne, dépêchée sur place sans l’aval des autorités tunisiennes et le correspondant de la chaîne israélienne 10 News est entré sur le sol tunisien avec un passeport Européen, et aurait usurpé l’identité d’un journaliste du BBC. Le Ministère de l’Intérieur est en train d’enquêter sur les déplacements de l’individu en question et sur les activités et les agissements de la société de production ayant assuré la diffusion du contenu sachant que l’Agence tunisienne des fréquences n’a pas accordé d’autorisation à ce sujet. En plus, depuis l’indépendance en 1956, l’Etat Hébreu est le seul au monde qui a osé violé la souveraineté du pays et a commis des actes d’agression armée sur le sol Tunisien.
En effet, le 1er Octobre 1985, au moins 50 Palestiniens et 18 Tunisiens sont tombés sous des bombes israéliennes à Hammam Chott, près de Tunis. La résolution onusienne N° 573 du 4 octobre 1985 a condamné l’attaque israélienne sur le territoire tunisien, l'a considéré comme une violation flagrante de la Charte des Nations unies et a accordé à la Tunisie le droit de demander des réparations.
La partie de la résolution relative aux réparations matérielles reste, jusqu’à aujourd’hui, lettre morte. En Novembre 2012, l'État hébreu a accepté de déclassifier plusieurs documents secrets relatifs à la traque et à l'élimination de Khalil al-Wazir Abou-Jihad l'ancien numéro deux de l'OLP, froidement exécuté en Tunisie en 1988, sans oublier une série d'assassinats menée par le Mossad sur sol Tunisien contre les dirigeants palestiniens comme Abu Muhammad al-Omari en 1991, Salah Khalaf (Abou Iyad) et Reda Abdel-Hamid.
La complicité et le silence des autorités Tunisiennes durant l’ère de la dictature de Ben Ali, a certainement encouragé Israël à commettre d’avantages de crimes sur le sol tunisien. Aujourd'hui, le plus grave est que cette liquidation est perpétrée contre un Tunisien et sur sol tunisien ce qui menace sérieusement la paix et à la sécurité des peuples de la région méditerranéenne.
Il faut soutenir le gouvernement tunisien pour saisir le Conseil de sécurité et porter plainte contre Israël à la suite de cet acte d’agression commis par ce dernier contre la souveraineté et l’intégrité territoriale. Notre pays se réservera le droit de réclamer des dommages et intérêts pour violation de sa souveraineté et atteinte à son développement économique et social. La communauté internationale doit apporter une réponse appropriée à ces actes de terrorisme perpétrés contre un Etat souverain et qui ciblent des compétences scientifiques qui œuvrent pour le progrès des peuples. Les gouvernements, parlements et instances internationales doivent condamner énergiquement l’acte d’agression perpétrée contre le territoire tunisien, en violation flagrante de la Charte des Nations Unies et du droit international.
Les instances onusiennes ont l’obligation de:
- Soutenir la Tunisie pour défendre l’intégrité territoriale, la souveraineté et l’indépendance politique d'un Etat membre .
- Collaborer avec les autorités tunisiennes en vue de traduire les commanditaires de ce crime devant les tribunaux.
- Soutenir la Tunisie afin obtenir des compensations financières appropriées vue que cette agression nuit fortement à l'image du pays, à son développement et au processus démocratique, alors qu'elle vient juste d'organiser une conférence internationale pour relancer l'économie et l’investissement.
Par ailleurs, la société civile doit intensifier la campagne de sanction et de boycott contre Israël pour que ces crimes ne se répètent plus.
Anouar Gharbi
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