Mieux exploiter les terres domaniales

L’Office des terres domaniales (OTD), établissement public placé depuis sa création en 1961 sous la tutelle du ministère de l’Agriculture

et des ressources hydrauliques s’est lancé pour la première fois dans une nouvelle stratégie visant à s’ouvrir sur les investisseurs privés notamment étrangers, en leur offrant l’opportunité d’exploiter les domaines appartenant à l’état. Cette nouvelle orientation s’inscrit dans le cadre des efforts nationaux déployés pour promouvoir les exportations agricoles et auxquels l’OTD cherche dorénavant à prendre part.

L’Office des terres domaniales (OTD) gère actuellement 155 mille ha répartis sur tout le territoire en 25 agro-combinats ( grandes fermes), 3 unités agroalimentaires et 2 centres avicoles.

La mission première de l’OTD est d’assurer la gestion et la mise en valeur des terres domaniales, de diversifier la production agricole, d’introduire de nouvelles techniques de production et de participer à l’effort national de promotion des exportations agricoles notamment l’huile d’olive, les produits maraîchers, les vins et les agrumes.

Afin de s’acquitter de cette mission l’OTD a inscrit depuis quelques années son action dans le cadre d’une nouvelle directive, en ouvrant les domaines sous sa tutelle aux investisseurs nationaux et étrangers.

Ce qui a permis de mieux tirer profit de ces domaines. Le nouveau mot d’ordre qui préside au destin des terres domaniales est le partenariat public-privé.

Ce partenariat peut prendre plusieurs formes dont notamment les contrats de culture et la création des sociétés mixtes.

L’objectif recherché étant de s’ouvrir sur l’exportation avec des variétés appropriées et d’aller surtout vers les segments de marchés et les niches les plus porteurs.

Cette nouvelle stratégie a été mise en œuvre depuis l’année 2005 et fait suite à la décision présidentielle d’annuler les dettes de l’OTD qui s’élevaient à cette époque à 135 MD.

Depuis, cette nouvelle orientation commence à donner ses fruits. Deux projets de partenariat ont ainsi été créés.

Il s’agit de la société ALEM- LAND- Tunisie pour la production d’abricots destinés à l’exportation, située à Sbikha (150 km de Tunis) et de la société ARGROLITO- Tunisie pour la production des salades destinées à l’exportation, implantée à Enfidha et qui a fait l’objet de notre visite guidée, il y a quelques jours.

Créée en 2005, la société mixte AGROLITO –Tunisie est le fruit d’un partenariat entre l’OTD et un groupe français. Cette société exploite une superficie de 110 ha, employant 200 personnes.

Le choix de M. Letierce Loïc directeur général de ce projet s’est porté sur la Tunisie, pour la fertilité des terres, la proximité aux marchés potentiels de l’Europe et le coût bas de la main d’œuvre.

Depuis son entrée en production en 2005, la société met sur le marché des variétés de salades qui font l’objet d’une demande accrûe à l’exportation, tels que les laitues, l’iceberg ou la batavia.

L’entreprise a exporté vers les marchés européens 2000 tonnes de salades en 2007. M. Loïc prévoit une amélioration de ces résultats de 50% en 2008 pour atteindre 3000 tonnes.

« un grand besoin des marchés au niveau de l’exportation reste à satisfaire », précise M.Loic. Au-delà des fruits de ce partenariat sur le plan économique la Tunisie profite également d’un transfert de savoir-faire technologique en matière surtout de conditionnement de ces produits.

En effet, une machine de réfrigération (Vacuum Cooling ) était introduite dans le cadre de ce projet. Il est signaler aussi que tous les produits de cette entreprise sont certifiés selon les normes européennes « global gap ». Ce qui est de nature à leur offrir plus de garanties sur le marché d’exportation.

D’autres projets ont vu le jour sous les auspices de l’OTD dans le cadre du partenariat avec des investisseurs étrangers, à l’instar d’un projet mixte en partenariat avec l’Italie et qui concerne une unité de production de tomates sèches et d’autres produits légumineux tels que la courgette et les pommes de terre.

L’OTD compte jouer ainsi un rôle actif dans les efforts nationaux pour stimuler l’exportation à travers une meilleure exploitation des domaines qui sont sous sa tutelle en mettant l’accent sur le partenariat aussi bien avec des acteurs nationaux qu’internationaux. Une logique d’action qui semble d’ores et déjà porter ses fruits.

L’OTD dispose à cet égard d’un grand potentiel étant donné l’étendu des domaines disponibles et qui s’élèvent à plus 18500 hectares pour les grandes cultures , de 68000 hectares pour l’arboricultures et d’autant de parcours et forêts.

S’y ajoute des moyens de productions conséquents constitués de 22 huileries,30 parcs et ateliers de maintenances ,et 11 entrepôts frigorifiques.

La nouvelle stratégie de s’ouvrir sur les investisseurs étrangers vient consolider les efforts déjà consenti par l’OTD pour optimiser l’exploitation des domaines appartenant à l’Etat et qui font aujourd’hui la fierté de cette institution déjà vieille de 47 ans.

CH.KH