Mohsen Hassan : La Tunisie en mesure d’honorer ses engagements financiers, en dépit de la crise

Mohsen Hassan : La Tunisie en mesure d’honorer ses engagements financiers, en dépit de la crise

La Tunisie reste en mesure d’honorer ses engagements financiers, en dépit de la crise intérieure et extérieure » étouffante » qu’elle traverse, estime l’expert économique Mohsen Hassan.

« Les déclarations du chef de l’Etat, Kais Saied, concernant les relations avec le FMI, la baisse de la notation souveraine de la Tunisie et le retard enregistré dans la conclusion d’un accord avec l’institution de Bretton Woods, ont certes eu un impact sur le marché financier international, mais de là à dire que le pays est dans l’incapacité d’honorer ses engagements extérieurs, notamment au niveau de ses dettes « est trop exagéré », a-t-il avancé.

Dans une déclaration à TAP, l’expert économique estime que la Tunisie pourra rembourser les tranches de ses dettes extérieures, même en cas de non conclusion d’un accord avec la FMI.
La Tunisie achèvera l’année 2023 avec des réserves en devises dépassant un peu les 60 jours d’importation alors que la moyenne n’a jamais baissé en deçà des 93 jours depuis le début de l’année en cours, à cause de l’amélioration des transferts des Tunisiens à l’étranger et de certains secteurs exportateurs.

La Tunisie honorera ses engagements extérieurs pour l’année 2023 malgré la situation difficile grâce aux recettes du secteur du tourisme et les transferts des Tunisiens à l’étranger prévues, ainsi que la réduction du déficit de la balance commerciale à cause de l’augmentation de la valeur des exportations, a expliqué Hassan.

Il a toutefois nuancé son analyse, affirmant que la capacité de la Tunisie d’honorer ses engagements ne veut pas dire moins de risques pour le pays.
« La Tunisie peut faire face à une régression du taux de change du dinar à cause de la baisse des réserves de change et une hausse de l’inflation et le TMM pourrait atteindre 9% », a-t-il fait savoir, évoquant l’affaiblissement de la solidité financière des banques à cause du recours disproportionné de l’état à l’endettement intérieur.

La Tunisie sera capable d’honorer ses engagements extérieurs, a conclu Hassan, qualifiant » de disproportionnée » l’approche qui prône un effondrement financier du pays. Pour l’expert, le meilleur scénario est de parvenir à un accord avec le Fmi et le lancement des réformes.

Les prévisions tablent sur une hausse de la dette publique de l’Etat à la fin de l’année, à 124 milliards de dinars contre 115 milliards de dinars à la fin 2022, soit 76,71% du PIB , contre 80,17% enregistrés en 2021 et 79,68% en 2022.
L’euro accapare 50,65% de la dette extérieure de la Tunisie, suivi par le dollar américain avec une part de 27,28%, le yen japonais (5,62%) et DTS (droits de tirage spéciaux) (12,59%). Les autres devises représentent près de 3,85%.
Les dettes intérieures de la Tunisie s’élèvent à plus de 44,9 milliards de dinars, ce qui représente 36,1% de l’ensemble des dettes.

S’agissant des bons de trésor, la Tunisie doit rembourser en 2023, 4 milliards de dinars, une tranche de l’avance exceptionnelle provenant de la Banque centrale de 500 millions de dinars.

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