Mort de Joao Havelange, ancien président d e la FIFA à l’âge de 100 ans
L’ancien président de la Fédération internationale de football (Fifa), le Brésilien Joao Havelange, est décédé, ce mardi 16 août à Rio, à l'âge de 100 ans. À la tête de la Fifa de 1974 à 1998, il a transformé le football en une industrie mondiale, mais son héritage avait été assombri par des accusations de corruption.
Né le 8 mai 1916, à Rio de Janeiro, dans un milieu aisé, de parents belges qui avaient fui les horreurs de la Première Guerre mondiale, Jean-Marie (Joao) Faustin Godefroid Havelange devient en 1974 le premier non européen à remporter la présidence de la Fifa. Durant sa campagne, il promet à l'Asie et à l'Afrique d'y développer un sport jusqu'alors cantonné à l'Europe et l'Amérique latine.
Sous son leadership, la Fifa s'est aussi ouverte au football féminin et à la jeunesse, avec la création des Mondiaux féminins, -20 ans et -17 ans, ainsi que la Coupe des Confédérations.
Mais l'histoire de Joao Havelange à la tête de la Fifa ne manque pas de zones d'ombre. Il interdit ainsi au « Roi » Pelé d'assister au tirage au sort de la phase finale du Mondial 1994 à Las Vegas, car ce dernier a osé accuser de corruption le gendre de Havelange, Ricardo Teixeira, alors président de la Confédération brésilienne (CBF).
Au fil des années, Havelange a lui-même été plusieurs fois soupçonné de corruption sans jamais être condamné. En décembre 2011, il a démissionné de son poste au comité international olympique (CIO) - après 48 ans - afin d'éviter une sanction pour corruption dans une enquête sur ses liens avec l'ex-agence de marketing de la Fifa, International Sport Leisure (ISL), qui a fait faillite en 2011 avec des dettes de 300 millions de dollars.
Il a aussi été accusé d'avoir reçu un million de dollars pour qu'ISL conserve les droits de la Coupe du monde, selon un documentaire de la BBC.
Sa mort à l'âge de 100 ans intervient alors que la Fifa est ébranlée par le plus grand scandale de corruption de son histoire, qui a contraint le fils spirituel de Joao Havelange, Joseph Blatter, à démissionner de la présidence. Un proche décrivait une « relation père-fils » entre les deux hommes. Récemment, ils s'appelaient encore chaque semaine au téléphone.
Source AFP
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