ONU : 100 millions de dollars pour soutenir les crises humanitaires sous-financées
Les Nations Unies ont débloqué, hier, 100 millions de dollars de son Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires (CERF) pour soutenir des crises sous-financées dans sept pays d’Afrique, des Amériques et du Moyen-Orient.
Les crises en République démocratique du Congo (RDC), au Soudan et en Syrie sont en tête de liste, recevant 20 millions de dollars chacune.
La nouvelle allocation est l’une des plus faibles de ces dernières années pour les crises les moins bien financées au monde. Cela reflète le financement réduit que le CERF a reçu en 2023, le plus bas depuis 2018, et la terrible réalité que le financement des donateurs ne parvient pas à suivre la montée en flèche des besoins humanitaires.
« Pourtant, les dons étant à leur niveau le plus bas de ces dernières années, l’impact du CERF sur la survie des populations est lui-même confronté à un sérieux défi. Il est aujourd’hui plus important que jamais que les États membres financent intégralement et en temps voulu le CERF », a déclaré dans un communiqué, Martin Griffiths, le Coordinateur des secours d’urgence de l’ONU.
Parmi les crises oubliées, la RDC, le Tchad et le Niger
Les fonds permettront de faire face aux déplacements massifs causés par le conflit en cours au Soudan (20 millions de dollars), tandis qu’en RDC (20 millions de dollars), ils aideront les personnes touchées par la poursuite des combats dans l’est du pays.
En Syrie (20 millions de dollars), les ressources aideront les personnes touchées par les combats, et le financement au Tchad (15 millions de dollars) soutiendra les réfugiés et d’autres personnes. Des fonds seront également alloués au Niger (10 millions de dollars), au Liban (9 millions de dollars) et au Honduras (6 millions de dollars).
Alors que les besoins humanitaires devraient continuer à augmenter en 2024, cette dernière allocation du CERF est essentielle pour accroître l’aide et stimuler le soutien des donateurs à certaines des crises les plus prolongées et les plus négligées du monde. Ce nouveau financement permettra également de renforcer les partenariats avec les organisations locales et d’améliorer l’obligation de rendre des comptes.
« Cette nouvelle injection de fonds d’urgence contribuera à maintenir l’aide humanitaire vitale apportée aux personnes confrontées aux pires crises du monde. Elle rappelle le rôle crucial du CERF à un moment où les besoins sont immenses et où les appels humanitaires souffrent d’un sous-financement chronique », a ajouté M. Griffiths.
Près de 9 milliards de dollars débloqués depuis 2005
En 2023, pour venir en aide à 250 millions de personnes touchées par des conflits, des catastrophes naturelles, des maladies et d’autres crises, les besoins de financement mondiaux atteindront 56,7 milliards de dollars, un record. Mais moins de 40% de ces fonds ont été reçus, laissant les personnes les plus vulnérables en subir les conséquences. Le CERF débloque des ressources pour les urgences sous-financées deux fois par an.
L’allocation précédente a eu lieu en septembre 2023, avec 125 millions de dollars affectés à des opérations humanitaires sous-financées en Afghanistan, au Bangladesh, au Burkina Faso, au Cameroun, en République centrafricaine, en Haïti, au Malawi, au Mali, au Mozambique, au Myanmar, au Palestine, en Ouganda, au Venezuela et au Yémen.
Le CERF est l’un des instruments de financement les plus rapides pour aider les personnes touchées par les crises. Depuis sa création par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2005, et grâce aux contributions généreuses de 130 États membres et observateurs, ainsi que d’autres donateurs, y compris des particuliers, le CERF a aidé des centaines de millions de personnes avec environ 8,9 milliards de dollars dans plus de 110 pays et territoires. Ce montant comprend près de 3 milliards de dollars destinés à des crises sous-financées. Le CERF s’est fixé un objectif de financement annuel d’un milliard de dollars.
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