Oyez Tunisiens, le pays est en état de faillite !
La conférence des directeurs généraux de l’administration centrale tenue samedi 29 octobre a été l’occasion de révéler que le pays est, réellement, en état de faillite et non au bord de la faillite comme on le répétait à qui veut l’entendre. Les chiffres avancés par le ministre du développement régional, de l’investissement et de la coopération Fadhel Abdelkefi sont sans appel. Accablants, ces chiffres ont sonné comme un glas et les participants ont, tous, appréciés franchise et sa sincérité de cet « homme d’état » et l’ont longuement applaudi. Ils ont critiqué le rendement de certains ministres qui n’ont pas encore atteint la maturité nécessaire et se comportent comme s’ils étaient dans de plateaux de télévision.
Auparavant, le chef du gouvernement Youssef Chahed a indiqué que l’administration publique tunisienne est « accablée » et a besoin d’être appuyée pour s’acquitter au mieux de sa mission au service du citoyen et pour agir contre la corruption, les pots-de-vin et la contrebande. Il les a exhortés à « briser le mur de la peur », à être une force de proposition et à présenter des initiatives qui constitueront la base des réformes à engager par l’Etat. Il a égalment appelé à « libérer les talents et les compétences dont dispose l’administration publique pour l’exécution des politiques de développement, le rétablissement de la confiance du citoyen dans l’administration et l’amélioration des prestations de services en sa faveur ».
Youssef Chahed n’a pas nié l’existence de difficultés entravant l’action de l’administration publique s’agissant notamment de la politisation de l’administration, et de la propagation du phénomène de pots-de-vin et de la corruption durant les dernières années de manière influant négativement sur son rendement et provoquant une crise de confiance des citoyens.
L’administration, a-t-il insisté, se doit d’être neutre, de faire preuve d’indépendance et d’éviter toute forme d’instrumentalisation partisane ou idéologique.
L’Etat, a-t-il ajouté, s’emploie à mettre en place des réformes en termes de gouvernance et d’intégrité et des législations pour restaurer la confiance entre le citoyen et l’administration. Le but en est de permettre l’exécution des politiques de développement.
Le chef du gouvernement a rappelé le rôle joué par l’administration dans l’édification de l’Etat moderne après l’indépendance et la réussite du processus de transition après la révolution.
Pour sa part, le ministre de la Fonction publique et de la gouvernance, Abid Briki a indiqué que cette rencontre vise à sensibiliser les directeurs généraux à l’importance des réformes qui s’imposent à l’heure actuelle dont la réforme financière et administrative.
Cette rencontre est aussi l’occasion d’informer les directeurs généraux du programme de la conférence internationale sur l’investissement prévue les 29 et 30 novembre prochain.
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