Palestine: Quand Trump ouvre la boîte de Pandore !
Jamais dans l'histoire des Etats-Unis, un président n'aura battu un tel record d'impopularité et de bourdes. Nombre d'Américains ne savent désormais plus à quel saint se vouer et se demandent, chaque jour que Dieu fait, ce que leur président leur cache dans son chapeau.
Après avoir bloqué le decret migratoire, abrogé la réforme de la santé, et fait une volte-face sur l'épineuse question du Climat, le président Donald Trump ne cesse de ramer à contre-courant en se souciant comme d'une guigne des conséquences que cela pourrait engendrer aussi bien à l'échelle nationale qu'internationale.
Comme si tout cela ne suffisait pas, le maladroit président vient de franchir une nouvelle ligne rouge. Une ligne rouge aux conséquences incalculables pour la paix au Moyen-Orient et dans le monde en général. En voulant mettre en pratique sa volonté de reconnaître Al Qods comme capitale indivisible d'Israël et de transférer l'ambassade des USA de TelAviv à Al Qods, le trublion président américain est en train d'avaliser ce que tous les présidents américains qui se sont succédé à la Maison-Blanche ont toujours refusé jusqu'ici. C'est que reconnaître la ville sainte d'Al Qods comme capitale d'Israël est une mesure dangereuse qui aurait des répercussions incendiaires dans toute la région.
Des candidats à la présidentielle US se sont déjà prononcés, lors de leur campagne, d'une façon ou d'une autre pour un transfert des locaux diplomatiques de leur pays à Al Qods. Ce fut le cas de Bill Clinton, de George W. Bush et de Donald Trump. Mais les deux premiers se sont rétractés une fois arrivés à la Maison-Blanche. Dans les deux cas, la prudence l'avait emporté, en dépit du fait que les États-Unis sont les alliés indéfectibles de l'État hébreu.
Une telle reconnaissance, attendue dans un discours que Trump s'apprête à prononcer ce mercredi 06 décembre 2017, marquerait l’enterrement définitif d'un long processus de paix dans cette région "sensible" et saperait ainsi tous les efforts consentis par ses prédécesseurs.
Aujourd'hui encore, la communauté internationale ne reconnaît pas la souveraineté israélienne sur Al Qods et considère "Jérusalem-Est" (annexée par Israël) comme un territoire occupé. C'est la raison pour laquelle, toutes les ambassades étrangères sont établies à Tel-Aviv, capitale reconnue de l'État hébreu. C'est jusqu'ici aussi le cas des États-Unis, qui, sous toutes les administrations, démocrates et républicaines, ont considéré "Jerusalem" comme un « corpus separatum ».
Après cette décision de Trump, l'on assiste à un concert de réactions et de reproches adressé au pays de l'Oncle Sam. L'Union européenne, l'Irak, l'Egypte, le Maroc, la Jordanie... ont attiré l'attention de la Maison-Blanche sur la crainte d'une nouvelle escalade de violence dans la région. Mais ce Trump semble ignorer les mises en garde répétées. C'est le cadet de ses soucis !
Si le projet diabolique de Trump est mis en application, le mouvement islamiste palestinien Hamas a déjà menacé de déclencher une nouvelle Intifada. Et estime que « toutes les lignes rouges » étaient franchies, appelant tous les Palestiniens à manifester vendredi, proclamé « journée de colère ».
Cette situation terrible, cette "fitna" qui se profile à l'horizon risque encore d'aggraver la situation des Palestiniens qui prennent déjà le diable par la queue pour survivre dans des conditions moyen-âgeuses. Cette nouvelle situation va-t-elle encore laisser les Arabes de marbre pendant que leurs frères souffrent le martyre. Nul doute ! Au lieu de s'unir et se battre ensemble pour le rétablissement des droits de leurs frères palestiniens, les dirigeants et peuples arabes vont, encore une fois, se contenter juste d'accompagner cette nouvelle "humiliation" de quelques manifestations sporadiques. Bref, ce sera à nouveau une Palestine meurtrie et livrée à elle même. Et des Arabes qui, passé le temps de l'émotion, continueront à régarder ailleurs !
O.D.
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