Panama Papers : Le lanceur d’alerte nie être un espion et justifie sa démarche
Qui est derrière les révélations des Panama Papers qui ont éclaboussé pas de mal de monde aux quatre coins de la planète y compris chez nous en Tunisie. Un mois après les révélations sur un vaste système d'évasion fiscale touchant politiques, sportifs et banques, la source anonyme, à l'origine de ce scandale planétaire, explique sa démarche.
Restant toutefois secret sur son identité, ce lanceur d'alerte qui se fait appeler John Doe, pseudonyme utilisé dans ses emails envoyés aux journalistes, explique sa démarche dans un manifeste intitulé «La révolution sera numérique» envoyé au journal allemand Süddeutsche Zeitung, le premier avoir publié les révélations.
Ce lanceur d'alerte nie être un espion: «Je ne travaille pas pour un gouvernement ou un service de renseignement, ni directement, ni en tant que consultant» Il explique avoir agi ainsi pour «dénoncer» les pratiques du cabinet d'avocats Mossack Fonseca. «J'ai pensé que ses fondateurs, employés et clients avaient à répondre de leur rôle dans ces crimes, dont seuls quelques-uns ont été révélés jusqu'à maintenant», explique-t-il. «Les Panama Papers montrent sans l'ombre d'un doute que bien des entreprises fictives ne sont pas illégales par définition, mais sont utilisées pour mener à bien un large éventail de crimes graves», poursuit-il.
Il se dit par ailleurs «prêt à coopérer avec les autorités» compétentes, parce que «des milliers de poursuites pourraient découler des Panama Papers, si seulement les autorités judiciaires pouvaient accéder aux documents et les évaluer». Il ne précise pas si cette offre est gratuite ou non. Mais il pose une condition: sa protection. «Tant que les gouvernements n'auront pas mis en place des protections juridiques pour les lanceurs d'alerte, les autorités dépendront de leurs propres ressources ou du travail des médias pour accéder aux documents», prévient-il.
Celui qui veut qu’on l’appelle « John Doe » incite enfin à «une action véritable» pour plus de transparence sur les registres de commerce du monde entier, pour une meilleure régulation de la profession d'avocat ou pour encore une réforme du financement des campagnes américaines, où politiques et grands argentiers sont très liés. Pour ce lanceur d'alerte, qui veut en finir avec la rétention d'informations qui permet de «soumettre le peuple» aux intérêts des puissants, «la prochaine révolution sera numérique. À moins qu'elle n'ait déjà commencé», conclut-il.
R.B.R.
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