Paysage politique tunisien: Pressions, dévorantes ambitions et gestion des passions!

Dans le méli-mélo du paysage politique tunisien, une petite halte est recommandée pour reprendre son souffle, respirer et essayer de comprendre et d’analyser.

Alors que l’ambiance est surchauffée, alimentée par des discours qui ressemblent à s’y tromper à un salmigondis de tromperies de coups bas et de banalités, la course effrénée aux élections des municipalités a été entamée.

Une question dans le contexte actuelle mérite d’être posée; quel intérêt y’a-t’il à «recadrer», expression employé par le président de la république, lors de la réunion des signataires du document de Carthage le mardi 13 mars?

 Il paraît évident que «recadrer» rime avec «remanier» et c’est Youssef Chahed qui risque d’y passer!

Des propositions ont été faites par l’UGTT, Nidaâ et Ennahdha et le locataire de Carthage a affirmé en avoir pris connaissance.

Youssef Chahed ne compte pas se laisser marcher sur les pieds et a bien vite fait de rétorquer à la fléchette qui lui a été adressée par le secrétaire générale de l’UGTT, Nourreddine Taboubi, en attribuant à son gouvernement la fonction de «gestion des affaires», à laquelle le chef du gouvernement substitue; «gouvernement de réformes fondamentales». L’ère est au tac au tac et à qui dira le dernier mot!

«La Tunisie a besoin de tous ses enfants, sans exception. Non à l’exclusion»; ainsi parla le président mais entre les discours et la réalité, entre l’appel à l’union esquissée et les scissions décrétées, on est à des années lumières de la communion sacrée !

Dans ce fatras indémêlable, Youssef Chahed paraît le plus isolé et la naïveté du bon peuple bien surestimée!

La classe politique, toutes tendances confondues, a adopté une même et unique stratégie; duper pour durer, plus habituée à tromper qu’à affronter!

Entre les alliances circonstancielles, les compromis boiteux et les intérêts partiaux des parties, l’équilibre politique est chancelant, les désaccords hallucinants et aucun acteur n’en sort étincelant!

En face, le contre-pouvoir ne joue pas son rôle présupposé pour limiter les dégâts engendrés. Il est un spectateur médusé d’une pièce de théâtre de piètre qualité.

                     Le pourquoi du comment?   

En feignant de donner des leçons aux rois, il en a donné de grandes aux peuples»;  ainsi décrivait Jean Jacques Rousseau, le livre de chevet de la plupart des leaders politiques dans le monde depuis son apparition, « Le Prince » de Machiavel. 

Comme l’histoire est un éternel recommencement, le machiavélisme continue a représenter une référence pour la compréhension des motivations politico-politicienne ainsi que des différentes élucubrations de cette classe qui se croit au dessus de la mêlée mais qui s’emmêle dans des calculs étriqués qui trouvent racine dans leurs connaissances empiriques ce qui les amène, très souvent à des décisions prises à coups de tâtonnements de débutants, tout obnubilés qu’ils sont par la grisante odeur du pouvoir! 

La Tunisie post révolutionnaire regorge, à s’étouffer, de ces spécimens assoiffés de se positionner après avoir été très longtemps réprimés, emprisonnés, acculés à s’exiler ou encore écrasés sous le joug de régimes dictatoriaux du parti unique/président à vie. 

L’air de liberté était si enivrant qu’il a fait perdre tout discernement à des acteurs de l’actualité, assoiffés de vengeance et qui voyaient en un pays fragilisé le théâtre indiqué pour y exercer leurs simagrées. 

Ils se sont enhardis, chauffés à bloc par des médias, eux mêmes, novices en liberté d’opinion dans la nouvelle prétendue démocratie et voulant en user jusqu’à la lie, et en se faisant, ils donnaient à certains arrivistes avérés des occasions, jamais rêvées, d’asseoir une notoriété. 

Ils s’y firent bien trop rapidement piégés et se trouvèrent dopés et pour la préserver, cette notoriété, tout devint légitime et légitimé! 

Gouvernants et gouvernements se succédaient, s’essayaient au pouvoir, expérimentaient son exercice, lobotomisaient une opinion publique pas trop affutée.

Au final, on se retrouve tous piégés dans une même spirale infernale dont les ingrédients décomposés ne sont autres qu’une économie asphyxiée, une vie politique biaisée et un climat social infesté!

Cogitons ensemble aux issues à envisager.

Une planche de salut ne peut être que bienvenue!