Plus de 7400 morts sur les routes de migration africaines ces 5 dernières années
Plus de 7.400 hommes, femmes et enfants sont morts dans leur migrations à travers l’Afrique depuis 2014, a indiqué mardi l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Environ 25 migrants africains meurent chaque semaine (environ 1.300 chaque année) sur le continent africain avant même d’embarquer pour de périlleux voyages maritimes vers l’Europe ou la péninsule arabique.
Selon les dernières données publiées par le Projet sur les migrants disparus (MMP) de l’OIM, 573 migrants sont morts, à ce jour, cette année, sur le continent africain.
« Ces statistiques ne reflètent pas entièrement la véritable ampleur de la tragédie, car ces chiffres ne représentent que les décès rapportés », a précisé le porte-parole de l’OIM, Joel Millman, lors d’un point de presse mardi à Genève.
Sur les plus de 7.400 décès de migrants africains enregistrés ces cinq dernières années, près de 60% (4.400) ont été signalés en Afrique du Nord. « Cependant, les décès dans cette région ne sont pas bien connus et le nombre réel de vies perdues lors de la migration reste inconnu », a ajouté M. Millman.
Les itinéraires de migration en Afrique subsaharienne sont également dangereux, comme en témoignent les 1.830 décès enregistrés par le MMP depuis 2014. Un grand nombre de ces décès ont été enregistrés en Afrique de l’Ouest, où 240 personnes auraient perdu la vie en 2019.
Des migrants morts de soif et de faim
Les routes terrestres dans la Corne de l’Afrique et le périlleux passage maritime a travers le golfe d’Aden et la mer Rouge ont coûté la vie à au moins 1.171 personnes depuis 2014.
Des migrants ont déclaré avoir vu d’autres personnes mourir de faim, de déshydratation et être exposés à des conditions météorologiques extrêmes, a des accidents de véhicules et aux violences aux mains de passeurs.
Les nouvelles données de l’OIM reposent sur des centaines témoignages oculaires recueillis auprès de migrants dans le cadre d’enquêtes menées par l’Initiative sur les mécanismes de surveillance du Centre pour les migrations mixtes. Les entretiens avec les migrants ont été menés par cette structure entre décembre 2018 et avril 2019 en Afrique de l’Ouest, du Nord et de l’Est.
« Toutefois, ces entretiens n’ont couvert qu’un petit échantillon du nombre total de migrants en mouvement en Afrique - ce qui signifie que des centaines de décès supplémentaires ne sont probablement pas signalés et, bien sûr, non comptabilisés », a fait valoir l’OIM. Par ailleurs, l’enquête ne contient aucune information sur l’identité de ceux qui ont vu mourir les participants à l’enquête.
L’OIM regrette également que peu d’efforts aient été déployés pour collecter davantage d’informations sur les personnes décédées au cours de leurs migrations sur le continent africain. « Leurs restes pourraient ne jamais être retrouvés, la raison de leur mort non recherchée. Leurs familles risquent également de ne pas connaître leur mort. Elles sont forcées de naviguer dans la vie quotidienne avec la peine de ne pas savoir si leur proche est mort ou en vie », a conclu M. Millman.
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