Prenons garde, le débat politique tombe aux abîmes
Les enregistrements « fuités » sur une réunion de Nidaa Tounés présidé par son directeur exécutif Hafedh Caïd Essebsi montrent dans quel abîme le débat politique est tombé. Le degré zéro étant atteint depuis longtemps, on se retrouve à cent mille lieux sous la mer quand on écoute ce genre de discours politique dans une instance de premier ordre du premier parti politique du pays.
Navrant, attristant, dégradant : les qualificatifs ne suffisent pas pour marquer le dégoût que ces dérapages verbaux peuvent susciter auprès des personnes normalement constituées.
Si des personnages ont pu tenir de tels propos sans se rendre compte de leur inanité, si d’autres ont pu les écouter sans broncher, c’est qu’il y a réellement péril en la demeure et qu’on enfonce sa tête dans le sable pour ne pas s’en trouver concerné.
On va répéter encore une fois que l’on a la classe politique qu’on mérite, mais réellement mérite-t-on que certains allient l’idiotie à la bêtise tout en prétendant à la fonction de responsable politique. On en est aux antipodes de la politique dans son sens de méthode fine, prudente et avisée d’agir. On est loin de la politique comme méthode de gouvernement de la cité avec ce que cela suppose comme éthique et rhétorique.
On est dans la politique du pire, une stratégie délibérée fondée sur une aggravation systématique de la situation.
Devons-nous subir ces hommes politiques-tous ceux qui sont impliqués sont tous de sexe masculin comme par hasard- sans pouvoir les remettre à leur place et les laisser faire-laisser agir en acceptant leurs inacceptables écarts. Il nous faut un sursaut salvateur pour nous débarrasser-le plus tôt serait le mieux de ces personnages dont la langue fourchue ne peut que nous mener plus bas que bas. Aux abysses sans fin de la sottise.
Amenés par les hasards de choix malheureux suite à une longue période de désertification politique, ces hommes sont en train de faire du tort à la politique et au pays car cela ne peut que conduire les gens à s’en détacher et à s’en désintéresser.
La démocratie que nous sommes en train de bâtir ne peut qu’en prendre un coup, un sale coup. Par les agissements de quelques uns, tout l’édifice que nous sommes en train d’échafauder risque de tomber en ruine. Prenons garde, par sa faute, une infime minorité de personnages irresponsables est en train de scier la branche sur laquelle nous sommes tous assis.
Discréditer la politique c’est mettre à mal le gouvernement de la cité. Il n’y a pas de plus grave tort au vivre-ensemble dont nous sommes en train de construire les bases.
La politique, la vraie mérite mieux que ces hommes qui s’en sont emparés.
RBR
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