Quand le football tunisien devient une menace à l’ordre public !
Ce qui s’est passé dimanche à l’occasion du match entre le CSHL et l’ESS prouve encore une fois que le football tunisien est agonisant et qu'il est sur le point de mourir.
Bien que depuis vendredi soir le Président de l’Etoile, Ridha Charfeddine, ait annoncé que son équipe déclarera forfait dimanche et qu’elle est prête à en assumer les conséquences, le président de la FTF Wadï El Jarry a tout fait samedi pour reporter le match prévu dimanche à mardi.
Mais toutes ses tentatives sont demeurées vaines puisque les Etoilés refusaient ce report et voulaient justement aller jusqu’au bout de leurs menaces pour obliger les instances du football à entamer les réformes et à assainir l’environnement pollué de l’arbitrage.
Entre-temps, le CSHL s’est présenté normalement dimanche à 12h45 au stade, car aucune modification n’a été apportée à la désignation du match.
Les forces de l’ordre ont pris à leur tour place et d’importantes mesures ont été remarquées par les présents pour assurer le bon déroulement du match.
Le trio arbitral, les commissaires du match, les journalistes, les supporters Hammam-lifois sont tous venus, mais pas l’ESS qui n’a pas changé de position de « principe » selon ses dirigeants.
L’équipe Hammam-Lifoise a effectué les séances d’échauffement, tout comme le trio arbitral. Vers 13h30, l’arbitre a été appelé par le commissaire du match à rejoindre les vestiaires et là coup de théâtre.
Le referee Maher Harabi convoque à son vestiaire les dirigeants locaux pour les informer que le Secrétaire Général de la ligue l’a avisé par téléphone à 13h30 que le match a été reporté pour des raisons sécuritaires. Alors que les responsables des forces de l’ordre présents au stade n’étaient pas au courant !
L’arbitre a noté l’absence de l’ESS sur la feuille du match, ainsi que l’histoire du coup de téléphone qui l’a informé à 13 h30 du report.
Contacté par les médias, le porte-parole du ministère de l’Intérieur Mohamed Ali Laroui a, dans un premier temps, indiqué que le ministère a proposé le report du match et que c’est la fédération qui a pris cette décision, avant de changer de position par la suite pour assumer et indiquer que c’est le ministère qui a pris cette décision de reporter le match à une date ultérieure. Et ce, pour éviter des troubles ajoutant que la tenue du match aurait pu nuire à l’ordre public et à la sureté de l’Etat.
Ainsi donc, ce match qui n’allait pas avoir lieu dans tous les cas de figure, puisque l’équipe de l’Etoile du Sahel ne s’est même pas déplacée à Hammam-Lif, s’est avéré une vraie menace pour le pays au même titre que le trafic de contrebande ou le terrorisme.
Mais le plus grave, si l'on se réfère à cette vision des choses, c’est que tous ces matchs seront assimilés à des menaces à l’ordre public car tous les clubs n’accepteront plus les verdicts sportifs et vont opter pour cette politique de la victimisation pour atteindre leurs objectifs.
Selon cette nouvelle approche, les compétitions ne pourront se terminer par des verdicts, parce que ceux qui ne seront pas sacrés vont se plaindre. Idem pour ceux qui seront relégués. L’idéal est donc d’arrêter pûrement et simplement les compétitions sportives car la sûreté de l’Etat prime avant toute chose.
B.M.