Une remontada historique: L'Étoile Sportive du Sahel reprend son destin en main

Une remontada historique: L'Étoile Sportive du Sahel reprend son destin en main

Le 22 octobre 2024 restera une date marquante dans l'histoire de l'Étoile Sportive du Sahel. Ce jour-là, Mohamed Mkacher faisait son grand retour à la tête du club, alors en pleine crise.

Classée à la 12e place avec seulement 4 points et sans victoire depuis 10 matchs entre 2024 et 2025, l'Étoile semblait au bord du gouffre. Pourtant, samedi soir, lors de la 21e journée, la victoire face à Metlaoui à Sousse a bouleversé la donne : l'Étoile rejoint l'Espérance de Tunis en tête du classement et redevient un prétendant crédible au titre de champion.

Beaucoup parlent d'un alignement des étoiles pour expliquer cette remontada historique, mais la réalité est bien plus concrète. Mohamed Mkacher n'avait pas de baguette magique, ni la possibilité de renforcer son effectif lors du mercato hivernal. Pourtant, il a su rallier joueurs, direction et supporters autour d'un projet simple mais efficace : travailler dur dans le calme et donner le maximum à chaque match.

Les Clés du Renouveau

L'un des premiers chantiers de Mkacher a été de régler le problème du poste de gardien. En confiance, il a donné leur chance aux jeunes portiers pour succéder à Ali Jmal, coupable de plusieurs erreurs coûteuses. En défense, il a misé sur l'expérience avec Henid et Dagdoug, anciens du CS Sfaxien, solides et performants dans les duels. Sur les côtés, Ben Ali brille à gauche tandis qu'à droite, Ghdemssi s'impose par son impact physique, même si son apport offensif reste limité avec un taux de réussite faible sur les centres.

Au milieu de terrain, l'Étoile affiche encore certaines lacunes. L'absence d'un pivot box-to-box robuste se fait sentir, et l'équipe peine à dominer les duels. Si Cédric, Chouchen et Abid possèdent des qualités, ils ne répondent pas à ce besoin physique. Par conséquent, l'Étoile subit souvent le jeu, même à domicile. En revanche, Ben Chouk et Chemissi, dotés d'une rare patte gauche, apportent de la créativité dans la distribution du ballon.

Une attaque résolument offensive 

Devant, l'Étoile mise sur l'efficacité avec Seifeddine Chawatt, véritable poison pour les défenses adverses. Attaquant de surface par excellence, il provoque et concrétise, que ce soit par ses buts ou en obtenant des penaltys. À ses côtés, Raki et les jeunes espoirs comme Souissi injectent une grande vitesse dans les transitions offensives. Le dernier match face au Stade Tunisien en est la parfaite illustration : inscrire trois buts à la Baklawa sur son terrain, personne ne l'avait fait auparavant cette saison.

L'ADN du Catenaccio à la Tunisienne

Si l'Étoile version Mkacher a su retrouver des couleurs, elle l'a fait avec une approche pragmatique. Inspirée du catenaccio italien, elle affiche une rigueur défensive exemplaire, tout en étant plus entreprenante devant. Le spectacle n'est pas toujours au rendez-vous, mais l'efficacité est au rendez-vous.

Cette équipe a su se réinventer sans grands moyens et sans changements majeurs. Elle démontre que l'esprit de combativité, l'organisation et la foi en un projet commun peuvent transcender les limites. L'Étoile Sportive du Sahel est de retour au sommet, et son incroyable ascension inspire le football tunisien. Une leçon de persévérance qui pourrait bien la mener au sacre national.

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