Que reste-t-il de Tahya Tounes ?!
« Né Grand » avec 84 000 adhérents annoncés en grande pompe lors de son congrès constitutif un certain 1 er mai 2019, le parti « Tahya Tounes » semble très loin des ambitions démesurées de ses fondateurs, qui ont laissé croire que leur mouvement va s’imposer comme une force politique effective capable de diriger le pays et de le sauver.
Comme la majorité des formations qui ont dominé la scène au cours des neuf dernières années, « Tahya Tounes » n’a pas mis longtemps pour souffrir des différends internes qui ont amorcé son implosion.
Le parti a été très fragilisé par ses résultats décevants lors des élections. Il contenait dès le départ en son sein les gènes de la division, puisque ses dirigeants et sympathisants, issus d’horizons différents n’avaient pas les mêmes objectifs, la même vision pour le pays, la même appréciation des événements nationaux et n’étaient même pas d’accord sur la nature des alliances à adopter.
La sortie de Youssef Chahed des sphères du pouvoir, les soupçons de corruption contre certains de ses dirigeants et les limogeages de certains autres par Elyes Fakhfakh de postes-clés qu’ils occupaient, ont affaibli davantage le parti et a encouragé les voix discordantes à son président à se manifester.
Ce qui étendu les dissensions internes et la guerre des clans, qui ont fini par impliquer la démission des députés Mabrouk Kourchid, Ayachi Zammel et Kamel Ayadi des structures du parti et les départs de certains autres dirigeants influents comme Abdelkaddous Saadaoui, Faycal Hafiane ou encore Mouna Kraiem…..
D’ailleurs, même le secrétaire général du parti Selim Azabbi, pourtant très proche de Youssef Chahed, a préféré à son tour s’éclipser et ne donner aucun signe de vie depuis qu’il a quitté son poste de ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale dans le gouvernement Fakhfakh.
Entretemps, certains autres députés du parti, dont particulièrement Walid Jellad et Houcine Jenayah, ont noué d’autres alliances en accordant, semble-t-il, la primeur de leur loyauté au nouveau venu en politique Wadï Jarry, qui est en train de se positionner comme l’un des hommes forts des coulisses de « Tahya Tounes » et de la politique.
Parallèlement, d’autres voix critiques se sont élevées pour essayer d’imposer à Chahed une feuille de route afin de sauver le parti en effectuant de grandes réformes basées sur des solutions réelles à proposer aux Tunisiens, essentiellement sur le plan économique et social.
Face à cette tournure des événements, Chahed est plus que jamais acculé à tenir le taureau par les cornes, à résoudre les différends au sein des structures internes du parti de manière démocratique, pour éviter cette implosion annoncée qu’il a déjà vécue au sein de Nida Tounès.
N.B.M.
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