Sadok Chaabane à Kaïs Saïed : « Je ne reconnais plus mon étudiant »
Dans un post intitulé « A Monsieur le président de la République », l’ancien ministre Sadok Chaabane s’adresse à Kaïs Saïed qui fut, dit-il un de ses meilleurs étudiants, un de ses meilleurs collègues (à l’Université) et un de ses « amis les plus chers ».
Il lui dit qu’après l’avoir écouté (dans la vidéo sermonnant le chef du gouvernement) il ne reconnait plus l’étudiant et professeur en sciences juridiques, ni l’ami qui veut le triomphe du droit, ni le président, le pâtre de tous les Tunisiens.
« Avez-vous oublié que vous êtes le président de l’ensemble des Tunisiens sans exception, que vous êtes le garant de la Constitution, que vous êtes le symbole de l’unité nationale dont la mission est de rassembler et non de diviser, que vous représentiez le prestige de l’Etat dont les symboles ne peuvent être jamais humiliés», poursuit Sadok Chaabane en ajoutant que les propos de Kaïs Saïed ont été «blessants » pour tous les destouriens.
Il affirme qu’ils ont été offensants pour tous les hommes de l’ancien régime dont il dit faire partie. « Je suis fier d’avoir appartenu à ce régime, fier de ses réalisations en faveur de la Tunisie et des Tunisiens au niveau de la stabilité, du bien-être et de l’indépendance de notre décision », a encore écrit l’ancien ministre de Ben Ali dans ce post.
Il ajoute qu’il a vécu les changements et qu’il a étudié et enseigné la transition politique et qu’à sa chaque époque son régime et qu’il n’est point permis de diaboliser un régime parce qu’il est ancien car le régime d’aujourd’hui sera un jour l’ancien régime.
« Ruminer le passé est dangereux et s’y maintenir est une maladie incurable, car aller de l’avant est dangereux tant que nos visages sont tournés vers l’arrière » écrit encore Sadok Chaabane. Après avoir souligné que la justice transitionnelle est désormais caduque car toute justice exceptionnelle n’a plus de légitimité en dehors du temps qui lui est imparti, qui pour cette justice a expiré en mai 2018, il a affirmé que les compétences destouriennes qui ont accepté de travailler avec le régime actuel l’ont fait par patriotisme et hautes valeurs morales.
Il poursuit qu’il s’était attendu à qu’elles soient remerciées par le chef de l’Etat qui aurait dû les écouter « puisqu’elles sont parmi les meilleurs compétences que vous auriez jamais cherché. »
Sadok Chaabane estime que le pays traverse une phase d’anarchie qui exige des leaderships de l’Etat, des partis et des syndicats de faire preuve de sagesse, de réunir les conditions de la stabilité, d’améliorer l’environnement de l’investissement et ce jusqu’à la réforme du système politique qui reste la cause de cette anarchie ».
Il déclare attendre du chef du gouvernement une attitude courageuse qui rend à l’institution gouvernementale sa considération.
Il remercie par ailleurs son « amie », Abir Moussi (présidente du parti destourien libre) qui a été selon lui au niveau de l’événement et présenté un projet de loi qui devrait mettre fin à toutes les violations des principes du procès équitable et enterrer la justice revancharde qui est morte depuis dex ans.
Il remercie aussi son autre « ami », Mohsen Marzouk( président du parti Machrou3 Tounes) qui a appelé depuis des années et œuvré à arrêter l’hémorragie et à procéder à la reconstruction sur des base nouvelles.
Il a, enfin, espéré que toutes les directions des autres partis d’agir effectivement en vue de sortir la Tunisie de la situation de tension de lui éviter l’affrontement et de s’intéresser à ce qui profite au pays et au peuple.
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