Situation de l’UTICA: Précisions de Hamadi Ben Sédrine
Au cours d’une conférence de presse organisée au siége de l’UTICA, M. Hamadi Ben Sedrine a tenté de clarifier la situation actuelle au sein
de cette organisation à quelques mois de la tenue du prochain congrès de la centrale patronale.
Dés le départ, M. Ben Sedrine a tenu à rappeler la nature de sa mission à la tête de l’UTICA. Il a été désigné comme coordinateur général, pour une période de 4 mois, par le conseil national. Cette instance est la deuxième, de par son importance, au sein de la centrale patronale. Ce sera la légitimité de l’élection qui prévaudra dans la nomination des membres du comité exécutif.
Ensuite, M. Ben Sedrine est revenu sur les différentes contestations qu’ont connues les réunions de l’UTICA aussi bien au siège, que lors d’une réunion dans un hôtel à Gammarth. Lors de la première réunion, plus de 400 personnes ont tenté de manifester leur mécontentement ce qui a entrainé l’interruption des travaux. Certains avaient des revendications sectorielles (Boulangers, Taxis,…) et d’autres avaient des revendications politiques.
Puis le dirigeant patronal a essayé de montrer que la centrale patronale reste ouverte à tous les mouvements de contestations nés au sein de l’UTICA même. Il s’agit de trois groupes : « sauvons l’UTICA », « Renouveau de l’UTICA » ainsi que d’autres contestataires. Néanmoins en dépit de cette ouverture, il a affirmé que l’UTICA portera plainte contre ceux qui porteront des accusations fallacieuses à l’encontre de l’organisation ou de ses anciens dirigeants.
Hamadi Ben Sedrine a également fustigé les interventions des membres de « Sauvons l’UTICA » dans les médias nationaux jugeant qu’elles étaient mensongères et visaient à tromper l’opinion.
Pour ce qui est de la situation économique du pays, l’UTICA la juge très mauvaise. En effet, M. Ben Sedrine a jugé qu’il n’y aurait pas suffisamment de croissance cette année pour créer des emplois. Il y a également des craintes qui pèsent sur les emplois existant en raison des fermetures dues aux pertes et dommages subis durant les premières semaines de la révolution. Ces pertes sont estimées selon lui à 400 millions de dinars. « Sans dédommagements, il y aura des dizaines de milliers de chômeurs en plus » a-t-il prévenu.
Le nouveau patron des patrons a émis le souhait de voir s’arrêter les grèves et les sit-in dans les entreprises tunisiennes pendant la période actuelle. Il a affirmé que ces mouvements sociaux étaient de nature à mettre en danger la pérennité des entreprises tunisiennes dans une période aussi délicate que traverse l’économie nationale actuellement. Il a également parlé du rôle de l’UGTT dans la situation actuelle qu’il considère comme un partenaire responsable tout en relevant la différence de discours entre les bases de l’UGTT et sa direction.
Hamadi Ben Sedrine a tenu à affirmer que le rôle de l’UTICA était d’impulser l’investissement dans le pays en encourageant les investisseurs étrangers à s’installer en Tunisie et ceux déjà présents à y rester. Il a également confirmé que l’UTICA sera présente aux négociations sociales qui doivent s’ouvrir prochainement mais il a jugé que le climat était peu propice.
Enfin, le nouveau dirigeant patronal provisoire a rappelé que l’UTICA était parmi les premiers à appeler à la reprise du travail après le 14 Janvier 2011 et que son organisation avait participé au mouvement d’aide aux réfugiés qui se trouvent à la frontière tuniso-libyenne en envoyant 100 tonnes d’aides et de vivres.
Espace Manager