Six ans de révolution et la Tunisie est toujours en état d’urgence avancé!
Cette "révolution" a échoué le 14 janvier, le jour du départ du dictateur. On a mis en place son ancien premier Ministre et un Président fantoche de l'ancien régime. Où sont passés les révolutionnaires ce jour là où on devait tout occuper et imposer l'insurrection générale ? Les gens sont rentrés chez eux en comptant sur les politicards. L'Histoire nous a toujours appris que la contre révolution récupère les reines du pouvoir une fois que le travail est fait.
Tout d'abord, pour qu'il y ait une contre-révolution, il faut qu'il y ait, sinon une révolution, du moins un processus politique révolutionnaire. Par révolution, on entend renversement de l'ordre ancien, qu'il soit politique ou économique. Dans ce cadre, les partisans de la contre-révolution sont avant tous ceux qui s'opposent à un processus révolutionnaire ; ces partisans peuvent être actifs dans les domaines théorique, politique, militaire et économique.
La “révolution Tunisienne” a été réfléchie, financée et soutenue et déployée par Freedom House, George Soros, John McCain... et bien d’autres faucons américains et émirs barbares qui adorent l’humanité et qui lui veut du bien. Le « printemps arabe » c’est la fabrique de la propagande à la guerre. « Liberté, démocratie, dignité » nous disait-on. Qu’ont-ils fait des « printemps » ? Rien. Ils se sont installés au pouvoir simplement pour assouvir leurs bas-instincts et priver les autres de choses les plus élémentaires. Le printemps arabe c’est l’escroquerie islamiste. Le peuple n’a rien gagné, les opposants d’hier sont devenus les maîtres et font ce qu’ils reprochaient à leurs prédécesseurs. Quelle ironie ! La dictature théologique et le néocolonialisme sont de retour.
Le dictateur est parti, et le bateau Tunisie tangue comme un Titanic...
Chacun de nous a réclamé tout haut : Pain et eau et Ben Ali NO : الكل نادى: خبر وماء وبن علي لا Cela veut dire, que nous acceptons la pauvreté, les jours difficiles mais nous refusons la nouvelle dictature politique, économique, son régime, sa corruption, sa tyrannie et ses voleurs.
Le pays ressemble à un champ de ruine politique, économique, écologique, social et culturel. Nivellement par le bas dans tous les domaines, régression sociale vertigineuse, mercenariat, incompétence, terrorisme, crime organisé et trafic d’armes, de drogue, économie parallèle, régionalisme aigu, ... Un taux de chômage national de 15,3%, une inflation à 4,6% sur les onze premiers mois de 2016, des régions intérieures marginalisées… A la veille du cinquième anniversaire de la révolution, les urgences sont légion. Et les marges de manœuvres très réduites. Le budget 2017 traduit en chiffres une nation à l’économie fragilisée par le terrorisme et l'absence de réformes. Les Tunisiens s'impatientent, demandent des résultats. Les derniers mouvements sociaux et les heurts avec la police à Ben Guerdane et meknassi dans le sud tunisien sont un exemple concret de cet échec patent.
Aujourd’hui, où est notre conviction? Où est notre liberté? Où est notre dignité?
Chacun défend son petit intérêt personnel oubliant le mot d’ordre quand on était dans la même tranché ! C’est ainsi que les choses ont vite changé de nature ? C’est ainsi que nous respectons le sang des martyrs? Ceux qui ont sacrifié leur vie pour notre liberté et notre dignité. Aujourd’hui, où est notre fraternité? Où est notre liberté? Où est notre dignité? Aujourd'hui à ce jour anniversaire de la fuite du dictateur Tunisien Ben Ali, la contre révolution est en marche et à grande vitesse. Le citoyen commence même à regretter l’ancien régime.
Nous ne pouvons pas condamner les méthodes de Ben Ali et les utiliser en même temps durant cette période cruciale par les différents gouvernements successifs. Avec Béji Caïd Essebsi premier président élu au suffrage universel, on oublie, on efface les promesses de campagne tant qu'il est arrivé au palais. C'est un vrai déni de démocratie. La démocratie s'use si on ne s'en sert pas et avec ces vieux briscards elle disparaitra simplement.
Six ans après la chute de la dictature, sommes-nous en droit de triompher, alors que le chemin demeure encore long vers une gloire tant espérée par les Tunisiens qui ont longtemps souffert le martyre? La réponse à cette question dépendrait de l’endroit où chacun se positionne par rapport à ce qui s’est passé et ce qui se passe, mais aussi de l’appréhension de chacun de ce qui a marché et ce qui a trébuché au cours de ces deux dernières années et, surtout, de notre perception de l’avenir qu’aucun n’est en devoir ni en droit de construire que par les Tunisiens eux-mêmes.
Ne mutilons pas cette belle Révolution, ne la salissons pas ! Ne la tuons pas ! N’enterrons pas notre dignité, notre amour pour la Tunisie, la meilleure arme, celle qui a fait tomber la dictature. Ne perdons pas de vue les nobles objectifs de notre révolution au profit d’intérêts personnels passagers. Soyons patriotes révolutionnaires au bon sens du terme, défenseurs de l’intérêt général, solidaires avec les oubliés par l’ancien régime : les chômeurs, les handicapés, les personnes âgés abandonnés, des familles entières sans ressources, les nécessiteux qui crèvent de faim, de froid et de misère… Soyons à la hauteur de cette tâche historique et ne perdons pas le nord. On n’a rien sans rien. Montrer au reste du monde qu’être Tunisien n’est pas incompatible avec les droits de l’Homme, avec la liberté, la modernité, le développement humain et la démocratie.
Cette révolution est la nôtre. Défendons la afin qu’elle soit fraternelle et solidaire. Vive la Tunisie libre, solidaire, digne et juste loin du calcul des petits boutiquiers
Lorsqu’un jour le peuple veut vivre, force est pour le destin de répondre,Force est pour les ténèbres de se dissiper, force est pour les chaînes de se briser
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