Suicide d'un migrant tunisien à Lampedusa: De l'enfer de la pauvreté à celui des politiques inhumaines
(Photo d'illustration)
Un migrant tunisien originaire la ville de Redeyef (Gafsa), s'est donné la mort vendredi 5 janvier 2018, par pendaison dans un centre d’accueil de migrants à Lampedusa (Italie).
Arrivé sur les côtes italiennes en fin novembre 2017, en plus de la situation de chômage et de marginalisation dont il était victime, ce jeune migrant vivait dans des conditions sociales extrêmement difficiles.
Suite à ce drame, le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES) a fait savoir dans un communiqué publié hier que seules les délégations officielles qui se sont rendues en Italie ont été informées des conditions inhumaines dans lesquelles se trouvent des dizaines de migrants tunisiens à Lampedusa.
Privés de leurs droits et traités comme des moins que rien, un grand nombre de migrants ont tenté tant bien que mal de faire entendre leurs voix auprès des autorités, mais leur détresse est restée vaine. Il semblerait même que des substances narcotiques sont souvent ajoutées dans la nourriture qui leur est servie.
Prenant note de la situation vécue par des migrants tunisiens en Italie et de la politique d'expulsion forcée dont ils sont victimes, le FTDES tient à présenter ses condoléances à la famille du jeune homme en tirant la sonnette d’alarme contre ce genre d’acte désespéré qui a ôté la vie à de nombreuses personnes victimes de ces pratiques barbares.
Le FTDES estime que les gouvernements tunisien et italien portent les responsabilités de ce calvaire qui continue à sévir à Lampedusa et demande l'arrêt immédiat des expulsions massives et illégales de migrants.
Il appelle également à revoir les accords bilatéraux entre la Tunisie et l'Italie sur la base desquels les expulsions forcées sont effectuées, et à réviser les voies de coopération existant avec l'Union européenne sur les migrations "qui privilégient les approches sécuritaires et adoptent des politiques de fermeture des frontières pour réduire les migrations irrégulières sans une approche globale de développement répondant aux aspirations de la jeunesse tunisienne, de la dignité et de la justice sociale".
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