Sur el Hiwar Ettounsi, sévère réquisitoire de Slim Riahi contre Youssef Chahed

  Sur el Hiwar Ettounsi, sévère réquisitoire de Slim Riahi contre Youssef Chahed

 

Pendant près de deux heures, Slim Riahi, homme d’affaires, dirigeant sportif, chef de parti politique s’est livré à un réquisitoire en bonne et due forme contre le chef du gouvernement Youssef Chahed qu’il a gratifié de tous les noms d’oiseaux possibles et imaginables.

Au cours d’une interview enregistrée en France où Riahi est en exil, en raison de ses déboires judiciaires et conduite par Sami Fehri sur sa chaine Al Hiwar Ettounsi, l’entourage de Youssef Chahed n’a pas été épargné, particulièrement celui que Riahi considère comme son mauvais génie, à savoir le secrétaire général de Tahya Tounes Selim Azzabi. Cette interview a été diffusée ce mercredi soir après avoir annoncée pour dimanche soir avant d’être reportée pour des raisons techniques selon la chaine.

Riahi fait des révélations pour le moins étranges et qui dépassent l’entendement. Ainsi, soutient-il, c’est Chafik Jarraya soutenu par Sofien Toubal qui avait soufflé le nom de Youssef Chahed au défunt président Béji Caïd Essebsi pour le poste de chef du gouvernement alors que celui-ci était sur le point de désigner Slim Chaker à cette fonction. Il affirme que c’est lui qui avait pris la défense du président disparu au cours de la réunion des signataires de Carthage lorsque celui-ci avait sorti le nom de Chahed, qui avait été rejeté par l’ensemble des présents. Il affirme que par la suite, il avait reçu chez lui Youssef Chahed venu le remercier pour son soutien.

Il a ajouté qu’il considère son entremise en faveur de ce dernier comme la faute la plus grave qu’il ait commise dans sa vie. Car estime-t-il c’est le même Chahed qui serait selon lui le responsable de ses déboires avec la justice. « Le chef du gouvernement a ouvert des couloirs avec la justice et il dispose à la Kasbah d’une cellule dirigée par un juge et qui est sous son autorité et qu’il active contre ses opposants» affirme-t-il.

Riahi s’est évertué tout au long de l’interview à se laver de tous les soupçons qui pèsent sur lui et à dire qu’il est blanc comme neige. Selon lui, le gel de ses biens et avoirs, l’interdiction de voyager et les procès qui lui sont faits sont de nature politique. Ainsi c’est par décision politique prise par Youssef Chahed qu’il aurait vu son interdiction de voyager levé, dans le cadre du règlement de ses affaires de façon progressive. Cette mesure aurait été prise en contrepartie du vote de son ancien parti, l’UPL en faveur du ministre de l’Intérieur à l’ARP. Dans ce cadre, il a montré à Sami Fehri un SMS qu’il avait reçu de Chahed lui indiquant qu’il lui avait « réglé » son affaire.

Dans le procès qui lui a été intentée par le Club Africain l’association sportive qu’il présidait, Slim Riahi a présenté un lot de douze gros dossiers dont la conclusion est que c’est à lui que le CA doit de l’argent et non le contraire. D’après le dossier récapitulatif dont il a lu des extraits, le montant de la dette de l’association sportive s’élève à plus de 62 millions de dinars. Dans ce dossier, également il estime que ce sont Youssef Chahed et Selim Azzabi qui sont responsables de ses déboires.

Si le déballage de ce linge sale est une manière de se livrer à une sorte de voyeurisme malsain, sa diffusion à une heure de grande écoute au cours de la campagne électorale sans possibilité de débat contradictoire pose un gros problème à la liberté des médias et de la presse. Celle-ci est ainsi pervertie pour servir des règlements de compte entre adversaires politiques.

A moins de permettre à Youssef Chahed de disposer d’un temps égal à la même heure pour se défendre sur la même chaine, on va se retrouver dans une compétition inégale, ce qui est en contradiction avec le principe de l’égalité des chances et de la neutralité des médias.

Qu’en pensent l’ISIE et la HAICA ? Leurs réactions sont attendues avec une fébrile impatience

RBR

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