Tentative de modélisation sur les instincts et les comportements

Le monde des idées gagne à s'amollir devant les nouveaux diktats des concupiscences matérielles qui réduisent l’acteur social, par naissance et par excellence, à un rôle de figurant passif dans son propre univers.

En effet, la mondialisation des méthodes et la standardisation globalisante des procédés placent l’Homme dans une situation de frustration permanente qui lui procure ipso facto un déséquilibre dans sa recherche instinctive de la sérénité.

Par-delà les effets des techniques comportementales modernes qui agissent plutôt sur la conduite en groupe ou en société de l’individu, il m’a paru opportun de revenir à la dimension humaine dans sa grandeur aux fins de tenter, très modestement, une recherche à la fois sensible et immatérielle de cette sérénité à la quelle tout un chacun aspire inconsciemment.

A partir d’un jeu de créativité tout à fait simple s’intitulant « Effet trombone  », que j’ai fait faire à une population de cadres moyens et supérieurs, j’ai décidé de rendre public ma tentative de modélisation sur les instincts et les comportements parce que j’ai décelé plus d’une fois une certaine rupture avec l’imagination créatrice au profit, hélas, d’un statisme routinier.

Le jeu consistait à choisir un objet de la vie courante et d’essayer de lui donner plusieurs utilités en dehors de son usage habituel ! La réponse ne fut pas convaincante car une vingtaine d’usages ne semble pas être en rapport avec l’infinité de destinations que l’on pourrait donner à un objet aussi simple soit-il.

En réalité, le « corpus » agit souvent sur nos attitudes et comportements parce qu’inconsciemment nous refusons de détruire « l’objet »  en question par peur ou par pudeur ou encore par pur grégarisme protecteur !

 

 
Or l’être humain est capable non pas de décomposer l’objet, mais de le désintégrer quand il est propulsé par son instinct de promotion dans sa démarche exploratoire !

Grâce à son dynamisme et à sa force de dédoublement dans le temps et dans l'espace, que lui confère la pensée, l’Homme peut toujours conserver le sens de la mesure dans la reconnaissance de ses affinités et de ses capacités de réalisation et de promotion.

L’être humain a-t-il refoulé ses capacités ou les a t-il biaisées par ses choix à répétitions, qui le poussent vers une sécurité phobique, destructrice de toute velléité de surpassement ?     

 

Démarche
 
L'homme lutte naturellement pour son existence du berceau au caveau. L'effort fourni dans ce combat quotidien pour l'affirmation de sa personnalité et l'accroissement de ses acquis s'exerce tout au long de sa vie, sous l’impulsion d'une révolution sous-jacente déclarée nettement au stade de l'adolescence.

L’impact inéluctable de l'environnement sur le psychisme, l'éducation reçue ou préconçue sur les données d'une quête constante du savoir, l'imprégnation dans la mémoire de certains faits divers ou marquants, la sujétion des appétits et des habitudes demeurent à la base du comportement de l’être aussi bien dans sa lutte pour la vie que pour la survie.

L’environnement peut s’entendre ici comme un référentiel identitaire puisant son origine des faits culturels, religieux ou du sacré. Lesquels rejaillissent à partir des phénomènes dissimulés, voire para-environnementaux qui interpellent le psychique de l’homme dans sa quête spirituelle autant que dans sa stabilité comportementale en société.

La psychanalyse s'apparenterait ainsi à l'anthropologie en révélant quelques instincts analogues chez l'homme et l'animal.

Toutefois, le processus d'intellectualisation évident des instincts  impose à  l'homme une adéquation plus en rapport avec ses facultés mentales et physiques universelles.

On conçoit mal, en effet, que la conscience, cette source incommensurable de lumière intuitive dont la clarté est omniprésente, permet de localiser l'individu dans le champ de la réalité sensible.

Elle ne se laisse pas facilement berner ou abuser par tout ce qu'elle a pu charrier dans son arrière-plan, comme images et connaissances pour céder, en témoin objectif, au déchaînement des tendances animales ou des appétits fugaces.

Car, à moins d'un syndrome paralysant, la conscience demeure toujours en état de veille dans l'accomplissement de l'acte commandé dont il lui échoit d'assurer l'accommodation, même s’il s’agit du domaine de la criminologie ou l'autodestruction ou celui de la sagesse ou encore de la morale inhibitrice pure !

 

 

Le combat intérieur de l’homme dans sa tendance ambivalente à vouloir atteindre un « paraître » idéal et une sérénité parfaite  issus de son pacte dichotomique entre : «  Morale » et « Amorale » ; entre le bien et le mal.

Toute césure dans cet édifice, quand bien-même par mégarde, pourrait avoir des conséquences fâcheuses sur le sujet lui-même… L’après acte devient alors décisif quant à l’autorégulation ou à la descente dans l’enfer pathologique.

Le rôle du « contrit » intervient ici comme étant une force de régulation pour permettre un retour à la sérénité dans les délais les plus courts. Le contrit constitué de remords et surtout de repentances agit comme agirait le corps par sa réaction immunitaire contre tout déséquilibre métabolique…

 

 

 

A mesure que l’instinct d’individuation légitime se manifeste, l’ascension promotionnelle de l’être humain devient inéluctable.

Or, cette élévation qui le met dans la puissance pourrait le faire descendre inexorablement dans la dépravation ! L’homme, malgré sa puissante énergie et ses solides capacités, doit connaître et reconnaître ses limites, parce que faillible… Vouloir les dépasser pour atteindre un statut divin dans sa recherche immanente de défier son Créateur ne fait que le pousser dans la marginalisation tôt ou tard…

 

Objectif

Ce modeste travail, fruit de quelques années de tentatives épisodiques et entrecoupées par des remises en question personnelles, s’emploie aujourd’hui à vouloir mieux comprendre la personnalité et le comportement de l’être humain dans la société ou dans son milieu du travail.
J’espère, en tout cas, que mon essai d’analyse constitue un prélude à des recherches plus approfondies.
Je finis volontiers par le postulat de Socrate : « Connais-toi, toi-même, et tu connaîtras l’univers et les Dieux » que je voudrais tant réécrire ainsi :

« Connais-toi, toi-même, et tu connaîtras l’Homme, l’univers et l’Unicité »

 

 

 

 

 

Par Hichem Kacem