Tourisme: Entre hausse des recettes et des entrées, la dure réalité des chiffres !!
Espace Manager a pu se procurer un document fort intéressant faisant état des entrées touristiques par nationalité durant les quatre premiers mois de l'année 2014 tout en faisant la comparaison avec l'année écoulée, soit celle de 2013, et celle qui a précédé la révolution, à savoir l'année 2010.
Le tableau en question met en exergue et d'une façon bien détaillée les comparatifs des entrées touristiques en Tunisie concernant les différentes nationalités. Il en ressort bien des enseignements et tout ne devrait pas être pris pour acquis de la part de nos gouvernants car la lecture des chiffres diffère d'un personne à une autre.
En effet, en jetant un œil sur le tableau on peut remarquer une baisse au niveau des chiffres des entrées touristiques de certaines nationalités en comparaison avec l'année 2013 à l'instar des touristes français qui sont en baisse de 10.2%, les touristes anglais avec -5.2%, les touristes suisses avec -10%, les touristes belges avec -5.7%, les touristes autrichiens avec -8.5%, les touristes grecs avec -15.5%, les touristes serbes avec -33.3%, les touristes turcs avec -25.9%, les touristes russes avec -8.3% ou encore les touristes ukrainiens avec -50.4% entre autres.
Toutefois certaines nationalités ont enregistré une hausse au niveau des entrées touristiques en Tunisie notamment le marché italien avec 19% de croissance, le marché allemand avec 12.4%, néerlandais 7% ou encore luxembourgeois avec 8.2%.
Il faut dire que le marché français, même si selon les différentes déclarations et autres statistiques avancées ci-et-là, est en hausse d'un point de vue prévision et réservations, il n'en reste pas moins qu'au cours des quatre premiers mois de l'année 2014 il a enregistré un net recul. Aussi le marché des pays de l'Europe de l'est n'est pas au mieux de sa forme puisque tous les pays, ou presque ont connu une régression au niveau des entrées touristiques en notre pays.
Maintenant comment expliquer les chiffres encourageants avancés par les autorités officielles, à l'instar de Mehdi Jomâa, Chef du gouvernement ou encore Amel Karboul ministre du Tourisme?
Il faut dire qu'au niveau des recettes enregistrées, Mehdi Jomâa, a indiqué, lors de la conférence de presse qu'il a tenue à l'occasion des 100 jours passés à la tête du gouvernement, que celles-ci ont connu une amélioration de 2.7% à la date du 30 avril 2014. Oui, sauf que ce chiffres ont été donnés en dinars et d'après ce qu'on peut comprendre il s'agit de dinars courants car si on fait le compte en euros on aurait une baisse de 3.3%. Bien évidemment tout ceci s'explique par le fameux cours de change. Mais n'était-il pas opportun que notre Premier ministre le mentionne pour qu'il n'y ait point d'amalgame sur le sujet...!?
D'un autre côté, la hausse au niveau global des entrées touristiques dans le pays est due principalement au marché maghrébin, essentiellement nos deux voisins, à savoir l'Algérie et la Libye. Effectivement, sur ces deux marchés l'on peut remarquer une amélioration avec 30.6% du côté algérien et une toute petite régression du côté libyen avec -0.6% par rapport à l'année 2013, due principalement à la fermeture du passage frontalier de Ras Jedir et de tout ce que ceci a pu engendrer.
Toutefois il ne faut pas analyser ces chiffres d'une façon simpliste. Car pour ce qui est des touristes algériens, et même si ils ont été quelques 317 611 à fouler nos terres durant les 4 premiers mois de l'année en cours, l'on sait que selon les statistiques ils passent généralement moins de 24 heures dans le pays ce qui n'est pas le cas pour un touriste européen qui passe en moyenne une semaine sous le soleil tunisien.
Une autre preuve que la lecture de ces chiffres de la part du gouvernement devrait être prise avec des pincettes, les croisiéristes ne sont pas comptabilisés dans ces fameuses statistiques. La raison est toutes simple. C'est parce qu'on avance l'idée que ces croisiéristes passent un peu plus de 24 heures dans le pays (ce qui est quand même supérieur à la période passée par les touristes algériens) et que pour cette raison on ne les inclut pas dans les chiffres officiels. Mais n'est-il donc pas logique que les croisiéristes soient quantifiés au même titre que les touristes algériens et vice-versa !?
L'enseignement à tirer de ce tableau c'est que tout n'est pas aussi rose, à l'heure actuelle, comme voudrait le matraquer et le rappeler certains de nos politiciens et autres médias. Il faudrait peut-être prendre un peu de recul par rapport à tout cela et mieux analyser ces chiffres afin de vraiment bien réussir une saison touristique qui s'annonce quand même sous les meilleures auspices.
Voici, ci-dessous un tableau explicatif avec les chiffres détaillés:
Source: ONTT
Slim Mâatoug