Tunisie : bataille autour du seuil électoral
La bataille fait rage autour du seuil électoral, à l’intérieur de l’hémicycle comme dans l’opinion publique, à l’occasion de l’examen du projet d’amendement de la loi électorale. Proposé par le gouvernement et validé par les principaux groupes parlementaires, Ennahdha, Nidaa Tounes et la Coalition nationale, le projet vise à instaurer pour la première fois un seuil électoral établi à 5%. Il s’agit d’un pourcentage minimal des votes exprimés au-dessous duquel toute liste ne l’ayant pas obtenu est systématiquement exclue de la répartition des sièges, ce qui réduit considérablement le nombre de formations représentées au sein du parlement et anéantit les chances des listes indépendantes.
Selon les tenants de cette thèse, le seuil électoral permet d’éviter la fragmentation des forces politiques et profite aux grands partis. Ce qui pourrait favoriser une certaine stabilité et réduirait les voix discordantes. Chose qui ne pourrait pas convenir dans une jeune démocratie, pour les opposants à cette thèse.
Les résultats des élections législatives d’octobre 2014 ont permis à 14 partis et 4 listes indépendantes d’être représentés au sein de l’Assemblée des représentants du peuple. Au départ, seuls cinq partis ont réussi à former un groupe parlementaire( 7 membres au moins) et qui sont : Nidaa Tounes(86), Ennhdha(69),l’UPL(16), le Front populaire(15) et Afek Tounes(8). Les autres partis ont obtenu entre 4 et un seul siège : CPR(4), Courant démocrate(3), Al Moubadara(3), Mouvement Achaab(3), Al Joumhouri(1), la Voix des agriculteurs(1), le MDS(1). Alors que les listes indépendantes ont obtenu un seul siège chacune. Après la formation de mashrou Tounes et de la Tunisie d’Abord, deux formations dissidentes de Nidaa Tounes, le nombre de partis représentés au sein de l’ARP s’est élevé à 16 et on compte au total des représentants de 20 parties différentes. Une véritable mosaïque.
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