Tunisie-Entretiens de la Méditerranée: L’avenir de l’UPM à l’horizon 2030

Les résultats de prospection de l'avenir de la méditerranée vers 2030 ont fait l'objet du premier panel de la deuxième

édition des "Entretiens de la Méditerranée".

Les résultats de ces travaux, qui ont consisté en l'identification des principaux défis à relever par les pays de la région d'ici 20 ans, montrent que cet espace aura à focaliser ses efforts sur des dossiers stratégiques fédérateurs tels que l'énergie, l'agriculture, l'eau, l'environnement, la santé, la finance et l'infrastructure et l'émigration.

En introduisant ce premier panel de la manifestation, M. Taïeb Hadhri, DG de l’Institut des Etudes Supérieures Stratégiques de Tunisie, a procédé par la présentation des travaux du Consortium Méditerranée 2030. Il s’agit d’une date clé voire d’une échéance qui résumerait le destin des pays riverains de la Méditerranée dans les vingt prochaines années. Ce destin est actuellement encore incertain. Entre déclin possible, divergence des rythmes de croissance et d’insertion dans la mondialisation ou plutôt convergence et ancrage définitif des rives dans un système d’interdépendance mutuel, trois scénarios sont possibles.

Quoiqu’il en soit, M. Hadhri apporte lors de son intervention une lueur d’espoir au brun d’optimisme qui caractérise l’implication des fervents défenseurs du projet UPM. Il avance, dans cette logique, que le fait d’atteindre « des performances régionales convergentes, plus égalitaires socialement et territorialement, ne peut être obtenu par les seules libéralisations commerciales dont les impacts sont limités dans une économie mondialisée ».

Et d’ajouter que la libéralisation des services peut constituer un facteur de croissance plus vigoureux mais ne saurait pour autant renforcer la dynamique d’échanges et d’emploi sans une harmonisation des normes.

Selon lui, la mise en place d’un écosystème méditerranéen est la condition de son autonomie et de sa croissance et que dès lors, certaines recommandations axées sur les grands défis et facteurs de convergence euro-med peuvent être proposées.

Il parle, entre autres, d’investissement dans le capital humain tout en favorisant la mobilité, l’accélération des transferts de savoir, de compétences et de technologie, de la création d’un fonds méditerranéen environnemental outre l’élaboration d’une politique commune de sécurité alimentaire.

Intervenant dans le même contexte, M. Gianni De Michelis, ancien ministre italien des Affaires étrangères, a suggéré de mettre en place un système d'enseignement supérieur commun, de consolider le réseautage des universités des deux rives et de développer un marché d'emploi intégré dans la zone.

Enfin, les panélistes étaient unanimes en se prononçant en faveur de la création d'un cadre institutionnel commun garantissant la liberté de circulation des biens, des capitaux, des services et des personnes au sein de l'espace euromed et d'un observatoire euroméditerranéen permanent chargé de suivre le processus de développement de la Méditerranée et d'évaluer l'efficacité des mesures qui seront prises pour favoriser l'intégration des pays de la zone.

Ils ont, en outre, suggéré de créer un fonds méditerranéen environnemental visant à renforcer la capacité d'adaptation des pays du sud et de l'est de la Méditerranée aux changements climatiques et à financier les projets d'infrastructure de transport, d'énergies renouvelables, en plus de l'élaboration d'une politique commune de sécurité alimentaire et de développement rural.

 
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