Tunisie-Entretiens de la Méditerranée: Vers un co-développement méditerranéen
A quelques jours de la tenue du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union Pour la Méditerranée (UPM),
l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises (IACE) et l’Institut de Prospective Economique du Monde Méditerranéen (IPEMED) ont conjointement pris l’initiative d’organiser une deuxième édition, version 2010, des « Entretiens de la Méditerranée ».
Cette manifestation euro-méditerranéenne dont les travaux ont été ouverts mardi 25 mai 2010, à Hammamet, par M. Mohamed Ghannouchi, premier ministre, a noté la présence de nombreux chefs d’entreprises, responsables politiques et représentants des réseaux professionnels de la Méditerranée.
Le thème choisi, pour l’actuelle édition étant celui de : « la Méditerranée, Vision, Projets et Financement », les participants devront ensemble aboutir à des recommandations opérationnelles pour la construction de l’édifice méditerranéen.
Pour ce faire, le ton est donné dès la séance inaugurale qui a vu notamment défiler M. et Mme Guigou, respectivement délégué général d’IPEMED-France et députée, ancienne ministre de la justice-France, dont les interventions ont marqué la matinée par un degré d’engagement et d’optimisme avérés envers cette cause noble de la Méditerranée.
M. Tarak Chérif, patron du Groupe Alliance, devait en cette première journée intervenir le premier pour souligner l’importance de la tenue d’un tel événement à la veille d’un autre grand événement dont le sort est le seul garant de l’essor de l’Union pour la Méditerranée UPM.
Aussi, devait-il indiquer que l’occasion est donnée aujourd’hui pour mieux examiner les mécanismes et le moyens en vue de la création d’un espace commun autour de la Méditerranée par la mise au point d’un plan d’actions à long terme qui concrétisera la vision stratégique de l’Union à l’horizon 2030.
C’est, également, à son sens, une opportunité propice pour synthétiser les débats avant le 7 juin 2010, date à laquelle est programmé le prochain sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UPM.
Pour revenir à l’intervention de M. Jean Louis Guigou, ce dernier a articulé son allocution autour de trois idées principales.
Partant, le délégué général de l’IPEMED a d’abord évoqué le rapprochement des deux rives en soulignant la réticence initiale du côté européen face à cette idée, puis son implication et son engagement fort pour l’union avec la rive Sud en vue d’une alliance stratégique et d’un avenir commun.
M. Guigou explique ce changement de position de l’Europe par sa volonté de surmonter sa peur de la désintégration et du déclin et le fait de se trouver face à l’obligation d’agir et de repenser sa position dans le monde par rapport aux USA et aux chinois.
L’UPM : un impératif, une urgente nécessité
La deuxième idée préconisée par le conférencier a trait aux thèmes à la base même de la construction de l’UPM.
Son idée stipule, de ce fait, qu’il est impératif d’avoir une vision commune partagée par tous les peuples du pourtour méditerranéen. C’est pourquoi, ajoute-t-il, une prospection a été engagée avec tous les bureaux de la prospective économique sur la Méditerranée. Cela suppose, également, sur les problèmes de la finance, de l’eau, de l’énergie et bien d’autres encore que plusieurs commissions ont pris d’étude pour en débatte et livrer en primeur le fruit de deux ans de réflexions et de concertations.
En troisième lieu, le délégué général de l’IPEMED a préféré parler du rôle dévolu aux chefs d’entreprises. Il a dans ce sens indiqué que les Hommes politiques se définissent plutôt comme ceux qui « fixent l’horizon et donne les lois », alors que les premiers (les chefs d’entreprises) sont quant à eux « des bâtisseurs » et donc ceux qui construirons cette union pour la Méditerranée.
L’IPEMED fait aujourd’hui appel à ces chefs d’entreprises et hommes d’affaires pour consacrer un peu de leur temps et de leur énergie au projet de l’UPM. Il préconise aussi de ne pas laisser la peur et l’angoisse accabler les populations des deux rives.
« Il faut être optimiste et le moment est enfin venu de s’unir pour un avenir commun meilleur », a souligné M. Guigou.
Pour sa part, Mme Elisabeth Guigou, députée-France, a prêché en faveur de ce qu’a avancé son époux pour dire tout simplement que l’union Euro-med est « le plus grand projet géopolitique que les peuples des rives Nord et Sud n’aient jamais vécu.
Et d’ajouter que cette union est une urgente nécessité dans un contexte mondiale encore marqué par l’effet de la crise.
« Nous sommes amenés à construire ensemble un partenariat égal qui procéderait par une vision commune et qui donnerait corps à des projets consacrant avant tout les valeurs de cette union. La crise mondiale nous impose de bâtir une zone intégrée à travers laquelle nous pourrons relever tous les défis liés à la mondialisation. Le co-développement reste donc la seule solution possible», a-t-elle renchéri pour conclure.