Tunisie : la précarité de la vie dans les régions « sinistrées » mise à nue
La vague de froid qui s’est abattue les gouvernorats de Jendouba, le Kef, Siliana et Kasserine, a encore une fois fait la précarité de la vie dans ces régions, les inégalités sociales criardes et le peu d’égard dont a bénéficié cette région des années durant. Les Tunisiens et avec eux le gouvernement ont pris conscience des difficultés dont souffrent les habitants des zones enclavées et sous équipées. Des habitants qui ont appris à endurer la rigueur de la neige et du froid, à vivre dans l’indigence et à prendre leur mal en patience. Mais ils n’apprécient guère cette volonté délibérée des médias de mettre à nu leur misère. Eux qui ont, toujours, eu le sens de l’honneur et de la dignité. La chaine de solidarité qui s’est développée pour secourir une population en proie à tous les malheurs, si elle est appréciable en ces temps de rigueur, ne doit pas tourner, pour certains politiques, élus de la région en tête, à l’exhibitionnisme ni être exploitée à des fins politiques.
Certes, la réaction du gouvernement et des autorités régionales a été immédiate et plusieurs moyens ont été mis à la disposition de ces régions « sinistrées » pour sauver les vies d’abord, désenclaver les zones et apporter aides et soutiens aux familles. La chaine nationale « Al Watanya 1 » a assuré une bonne couverture de cette vague de froid. Mais il faut reconnaitre que cette situation n’est pas nouvelle et elle se répète au moins une fois tous les deux ou trois ans. En janvier 2013 et 2017, ces régions ont connu les mêmes effets de la vague de froid. C’est cyclique.
Ces quatre gouvernorats comme d’autres d’ailleurs (14 au total) ont souvent souffert de disparités à tous les niveaux. Pourtant, ils sont dotés de plusieurs atouts et richesses naturelles atouts, encore inexploités. Par manque de stratégie de développement s’inscrivant dans le long terme et participant d’une approche prospective et efficiente et non «d’une approche misérabiliste qui s’inscrit dans une optique de sauvetage». «Il est impératif, en effet, de valoriser le potentiel dormant de ces régions qui n’a pas été, jusque-là, suffisamment exploité et exploré».
B.O
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