Tunisie: la privatisation de la société Ennakl entre les mains de la justice
Des enquêtes judiciaires ont été ouvertes au sujet de nouveaux dossiers de corruption sous l’ancien régime, a indiqué M. Kadhem Zine El Abidine,
représentant du ministère de la Justice au cours de la rencontre périodique de la cellule de communication du premier ministère avec les médias tenue, mardi, au palais du Gouvernement à la Kasbah.
Il a cité, notamment, l’affaire de la privatisation de la société « Ennakl », l’exploitation d’un terrain agricole domanial à Saouaf (Gouvernorat de Zaghouan) et la mauvaise gestion de la maison de culture tunisienne, sise au bâtiment Botzaris (Paris).
S’agissant de l’affaire de privatisation de la société « Ennakl » (vente de voitures et de camions à Charguia), le représentant du ministère de la justice a précisé qu’une enquête judiciaire a été ouverte sur cette affaire, en date du 3 novembre 2011 pour corruption financière et abus de pouvoir, ajoutant que les personnes impliquées dans cette affaire sont, notamment, le président déchu, l’ancien ministre du commerce, le gendre du président déchu Mohamed Sakhr El Matri, le directeur général de la société Ennakl et l’expert comptable de ladite société.
Les faits consistent, a-t-il dit, en l’exécution d’une manœuvre frauduleuse permettant au groupe « Princesse holding » d’acquérir par voie illégale la société Ennakl à un prix modique à travers la réduction drastique et délibérée des revenus de la société et la distribution de bénéfices gonflés aux actionnaires juste avant l’opération de privatisation de la société.
Il a indiqué que la cession de la société de transport au groupe « princesse Holding » a été suivie d’une augmentation notable des quotas alloués à la société Ennakl, le nombre de voitures est passé de 3000 voitures en 2004 à 11 000 au cours de l’année 2010, ce qui lui a permis d’augmenter son chiffre d’affaires de 99 millions de dinars au titre de l’année 2004 à 350 millions de dinars en 2010.