Tunisie: les 3 facteurs derrière la hausse des prix au cours du 1er semestre 2011

Tunisie: les 3 facteurs derrière la hausse des prix  au cours du 1er semestre 2011

Le taux d'inflation s'est établit, au cours du premier semestre de l'année 2011, à 3,1% contre 4,8% pendant les six premiers mois de 2010.

Selon M. Khalifa Tounakti, directeur général de la compétitivité et du contrôle économique au ministère du commerce et du tourisme, trois facteurs principaux sont derrière cette relative hausse des prix, explique M. Tounakti qui considère que généralement le taux d'inflation est «maîtrisable».

Il s'agit en premier lieu de la tendance de certains acteurs dans quelques secteurs tels que celui des volailles à  réduire leur production dans la conjoncture actuelle pour augmenter, par conséquent, les prix.

Pour cette filière, la moyenne du prix du kilo de poulet vivant a atteint 2,100 dinars mais le kilo se vend à 2,600 dinars. Le kilo de poulet prêt à cuire se vend aux consommateurs à 4,800 et 5 dinars, ainsi la marge de bénéfice pour les producteurs est estimée à 24%.

Cette situation a eu des conséquences sur le pouvoir d'achat du citoyen, a déclaré M. Tounakti, faisant valoir que le prétexte concernant l'augmentation des coûts n'a aucun fondement, annonçant à ce sujet l'exonération des fourrages des taxes.

« La profession (volailles et viandes) a toujours refusé de fixer les prix de certains produits et la régularisation du marché, ce qui a engendré la hausse des prix et par conséquent influencé le pouvoir d'achat du citoyen », a-t-il encore avancé.

En deuxième lieu, le responsable a cité la conjoncture exceptionnelle que connaît le pays actuellement. Celle-ci a poussé certains secteurs à augmenter la marge de bénéfice pour quelques produits dont les prix ne sont pas fixés (chocolat, biscuits, produits détergents, pièces de rechange).

Cette hausse des prix trouve son origine, selon M. Tounakti, dans l'augmentation des taux de change et la hausse des prix des matières premières sur les marchés internationaux (sucre, plasturgie).

L'absence d'encadrement des réclamations sociales concernant l'augmentation des salaires en dehors des négociations sociales, est le troisième facteur qui a mené à cette hausse des prix, a indiqué M. Tounakti, précisant que les entreprises se sont trouvées contraintes de couvrir les coûts par l'augmentation des prix.

Ces facteurs vont sûrement influencer la compétitivité des entreprises, a ajouté le responsable, mettant en garde contre l'entrée dans un cercle inflationniste qui aura de mauvais impacts sur les équilibres financiers du pays.