Tunisie - Les chiffres officiels de la collecte des céréales largement contestés par les professionnels
L'évaluation de la récolte des céréales, l'examen de la filière du lait et dérivés, ainsi que celle des viandes, outre le système des tomates et celui de l'irrigation sont les principaux thèmes évoqués lors de la conférence de presse, tenue, jeudi 13 septembre, à Tunis, à l'initiative du syndicat des agriculteurs de Tunisie (SYNAGRI).
Au sujet des céréales, M. Leith Ben Becher, président du comité constitutif du SYNAGRI, a indiqué que le résultat de la collecte des céréales pour la saison écoulée n'a pas dépassé 11 millions de quintaux tandis que le chiffre avancé par le ministère de l'Agriculture est d'environ 22,5 millions de quintaux, ce qui dénote d'une mauvaise estimation du système, a-t-il dit.
Il a, en outre, mis l'accent sur la nécessité de réviser les prix de référence des céréales et d'organiser les secteurs de production (circuits de distribution, approvisionnement du marché, centres de collectes).
S'agissant du système du lait et dérivés, le syndicaliste a mis l'accent sur l'existence d'une crise qui s'est aggravée, d'autant que le coût de production est devenu nettement supérieur à celui du prix de référence dont les agriculteurs attendaient depuis quelques jours l'augmentation.
Et d'ajouter que 80% des agriculteurs sont des petits éleveurs qui possèdent moins de 10 têtes de bovins et que la nourriture des animaux (basée essentiellement sur deux produits : soja et maïs) a augmenté de +45% depuis l'année 2011.
Au sujet des tomates, M. Ben Becher a jugé que l'augmentation décidée du prix de référence des tomates fraîches, destinées à la transformation (15 millimes par kilogramme), est au dessous des estimations des agriculteurs, surtout que ce système souffre d'un déséquilibre au niveau du respect des clauses des contrats conclus entre les agricultures et les usines de transformation.
Dans un autre registre, le responsable a préconisé de rationaliser les ressources hydriques et d'identifier des solutions d'urgence pour le système d'irrigation, faisant savoir que l'interruption de l'approvisionnement en eau d'irrigation a engendré une baisse du rendement des différentes activités agricoles, notamment les tomates.
Pour ce qui est de la nouvelle saison agricole, le président du comité constitutif du SYNAGRI a insisté sur la nécessité de réviser le financement au niveau des banques lequel est devenu un obstacle pour le développement agricole, surtout que les dernières études ont montré que le recours de l'agriculteur au crédit bancaire ne dépasse pas 7%.