A quoi servent les armées des pays arabes?

A quoi servent les armées des pays arabes?

La base aérienne qatarie d'Al Udeid peut surveiller le ciel de toutes les régions, y compris la Turquie, la Grèce, l'Égypte, l'est de l'Inde et le Pakistan, et peut avec ses propres moyens attaquer n'importe lequel de ces pays sans attendre l'aide d'autres forces américaines.

L'attaque contre le Qatar était connue et surveillée depuis la base aérienne d'Al Udeid avant même le décollage des avions israéliens. Les États-Unis étaient informés à l'avance, et toutes les issues possibles ont été coordonnées entre Israël, les États-Unis et peut-être aussi la Grande-Bretagne.

Il ne fait aucun doute que le Qatar a été trompé pendant longtemps en finançant à coups de milliards de dollars la construction et l’équipement de cette grande base, censée protéger et préserver les terres qataries et fournir assistance et formation aux forces qataries.

N'oublions pas la présence turque, qui absorbe également le nectar du gaz et qui était censée garantir la sécurité du Qatar et le soutenir.

Bien sûr, selon le proverbe arabe, « Rien ne vous gratte la peau comme vos propres ongles ». Le Qatar était donc censé ne pas compter sur toutes ces armées et forces étrangères, mais sur lui-même, s'attendant toujours à être trompé par ses amis plutôt que par ses ennemis.

Mais la question ici est de savoir pourquoi les armes modernes du Qatar, achetées à l’Amérique et à l’Europe et pour lesquelles il a dépensé des milliards, n’ont pas fonctionné ?

Cette question s'applique-t-elle aux autres pays arabes qui ont dépensé et continuent de dépenser des milliards de dollars chaque jour et chaque heure, stockant des armes de toutes sortes et de toutes couleurs depuis leur création ?

Si les pays Arabes étaient indépendants et avaient leur propre décision et souveraineté, ils n'auraient pas été remplis de bases militaires américaines et derrière elles les Britanniques et les Français. Sachant que ces puissances occidentales ont toujours, depuis la période coloniale jusqu'à nos jours, œuvré pour couper la géographie arabe et la diviser en cantons faibles, fragiles et défaillants, lui faisant des guerres, volant ses richesses, y semant des conflits sectaires et religieux, et soutenant les dictatures au pouvoir qui sont en phase avec leurs intérêts et les protègent et les préservent.

Avoir ou ne pas avoir d’armes américaines chez les pays arabes est pareil. Elles ne servent que pour faire la guerre contre un autre pays arabe.

L’échec permanant des armées arabes ?

Il n’en demeure pas moins que les organisations militaires arabes modernes ont été souvent mises en échec : les armées égyptienne, syrienne et jordanienne lors des guerres de 1948, 1967, 1973 ; l’armée irakienne lors de la « guerre de libération du Koweït » de 1990-1991 puis lors de l’invasion de l’Irak de 2003. D’autres armées, moins importantes, ont aussi connu une destruction totale (armée libyenne en 2011) ou de très sérieuses déconvenues (armées du Golfe contre les houthistes au Yémen).

Dans la plupart de ces pays, les armées ont une vision d’elles-mêmes qui dépasse le cadre stricto sensu de la défense du territoire national ou des intérêts vitaux du pays. À de rares exceptions près (Tunisie, Liban, Maroc), elles représentent une institution qui, bien que n’intervenant que rarement dans la vie politique nationale, dispose d’un poids considérable et incontournable dans le fonctionnement de l’État au point de pouvoir être considérée comme « un État dans l’État ».

Comment retrouver son autonomie militaire ?

Il ne fait aucun doute que ces pays ont oublié la question fondamentale du respect des êtres humains et de l'instauration d'États de citoyenneté, d'institutions, de droit, de démocratie et de transfert pacifique du pouvoir.

Il ne fait aucun doute que l'histoire se répète, comme le montrent les fusils distribués aux soldats arabes lors de la guerre de 1948, alors que les Israéliens possédaient la technologie militaire la plus récente grâce à l'aide occidentale.

La leçon à retenir est que pour assurer leur survie, les Arabes doivent changer leurs conceptions politiques et choisir des partenaires diversifiés, comme la Chine, la Russie et le Japon. Ils doivent également prendre soin de leurs citoyens et les faire passer du retard à l'ère de la technologie.

A.K

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