Tunisie : Nécessité d’organiser le secteur de l’hébergement touristique alternatif
A la suite du communiqué de presse émis par l’Association Edhiafa (2011) qui regroupe et fédère les hébergements de petite taille en Tunisie, le Ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Habib Ammar, a immédiatement réagi et a voulu rassurer le secteur de l’hébergement touristique alternatif tunisien.
« Je tiens à remercier vivement Monsieur Habib Ammar pour sa réaction immédiate à la suite de l’appel de tout le secteur de l’hébergement touristique alternatif en Tunisie. Il prouve ainsi qu’il considère que la mise en valeur de la diversification de l’offre touristique est prioritaire. Il a également confirmé que le cadre juridique de notre secteur devait être revu » a déclaré par la suite le Président de l’Association Edhiafa Sabri Oueslati.
Sabri Oueslati a rajouté que le fait que le Ministre identifie l’Association Edhiafa comme un partenaire incontournable et représentatif pour lancer, ensemble, un travail de fonds, s’avérait très prometteur.
Rappel sur le constat fait par l’Association Edhiafa
Le secteur des hébergements touristiques de petite taille est en plein essor partout dans le monde et également en Tunisie. Depuis quelques années, ce secteur très porteur ne fait que s’accroître. Il ne fait aucune ombre au tourisme de masse et le complète harmonieusement.
Pourtant, en Tunisie, même si ce secteur attire les suffrages des citoyens, le nombre d’hébergements non agréés, travaillant dans l’informel, dépasse de loin de nombre des structures agréées. Il faut dire que le processus de l’obtention d’un agrément est très lent et comporte beaucoup de zones d’ombre, pénalisantes pour le nouveau promoteur. De plus, le cadre juridique établi depuis plusieurs années, s’avère complètement caduque en 2021 et appelle à une mise à jour globale.
La multitude des vis-à-vis – sur lesquels le Ministère du Tourisme n’a souvent pas de force d’intervention - demeure l’une des principales raisons de lourdeur et de lenteur lors de la demande d’agrément.
Ce que l’Association Edhiafa propose aux autorités du Tourisme
« L’allègement et la simplification de la procédure de demande d’agrément ainsi qu’un apport de transparence sont absolument nécessaires » martèle Sabri Oueslati.
Le Président de l’Association Edhiafa demande également que l’Office National du Tourisme Tunisien (ONTT) devienne le seul vis-à-vis du nouveau promoteur et qu’une autorisation provisoire soit délivrée après un délai légal d’attente.
Pour ce faire, Sabri Oueslati se réfère à l’article 6 du décret 417-2018 du 11 Mai 2018 qui vise à simplifier les procédures d’investissement et impulser l’initiative privée. Ce décret oblige l’administration à répondre aux demandes d’autorisation d’exercice d’activités économiques dans le domaine civil, dans un délai ne dépassant pas deux mois, affirmant que le silence de l’administration après ce délai, est considéré de fait, comme une autorisation.
« Dans le cas de notre secteur, malheureusement, le silence de l’administration équivaut à un refus non documenté et sans explication pour le nouveau promoteur » ponctue Oueslati qui encourage également le Ministère du Tourisme et de l’Artisanat à se rapprocher du Ministère de l’Intérieur pour un renforcement des contrôles des structures d’hébergement touristique de petite taille opérationnelles, mais non autorisées.
Dans sa mission, l’Association Edhiafa est prête à soutenir toutes les structures touristiques d’hébergement de petite taille, dont les promoteurs ont le désir de travailler dans la légalité la plus parfaite.
« L’assouplissement et la simplification du cadre juridique va aider au développement de notre secteur prometteur pour le pays et vecteur de notre diversification touristique. De plus, ces nouvelles mesures permettront de valoriser les niches environnantes et de créer de nouvelles opportunités d’emploi direct et indirect. Notre association qui œuvre pour l’intérêt et le développement de ce secteur en pleine croissance, est prête à travailler main dans la main avec l’administration du Tourisme pour parvenir rapidement à une refonte du cadre juridique, à la simplification des processus et à la mise en valeur concrète de la diversification de nos produits touristiques » a conclu Sabri Oueslati.
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