Tunisie: Quelques chiffres tirées du rapport 2010 de la Banque Centrale
la BCT au Président Ben Ali, dresse un bilan satisfaisant sur les performances enregistrées en 2009, année particulièrement difficile au regard des tensions nées d'une crise mondiale sans précédent qui a fortement altéré les économies des pays industrialisés et particulièrement celles de l'Union Européenne, principal partenaire de la Tunisie.
En dépit des graves retombées de la crise financière mondiale, l'économie tunisienne a fait montre d'une résilience parvenant, à la faveur d'un élan réformiste continue, de choix clairs et de mesures opportunes et ciblées, à dégager une marge d'action lui offrant la possibilité, non seulement, de circonscrire les effets de la crise à travers la relance de l'activité économique, mais surtout de sauvegarder les équilibres financiers intérieurs et extérieurs.
Le gouverneur de la BCT explique cette performance, dans la lettre introductive du rapport présenté au chef de l'Etat, "à la diversification des sources de la croissance et la mise en œuvre de politiques économiques, financières et monétaires, dont l'efficience a été confirmée par les différents rapports des organismes mondiaux."
Les résultats enregistrés par l'économie tunisienne dans un contexte mondial difficile marqué par la persistance des incertitudes et de la volatilité des marchés financiers, se reflètent à travers l'évolution satisfaisante des différents indicateurs, en l'occurrence la croissance positive du PIB, l'accroissement des investissements, l'assurance d'un financement adéquat de l'activité économique, la création de 57 mille emplois et la maîtrise de l'inflation.
A l'évidence, cette évolution positive apparaît à travers la poursuite de la croissance et de la maîtrise des équilibres financiers et ce, malgré la contraction de la demande extérieure émanant des principaux pays partenaires de la Tunisie, notamment ceux de la Zone Euro.
En effet, le taux de croissance économique s'est situé, en 2009 à 3,1 pc, grâce au concours d'une saison agricole satisfaisante et la bonne tenue de la demande intérieure, en particulier la consommation privée et les investissements publics.
En matière d'investissement, la formation brute de capital fixe (FBCF) est inscrite, au cours de 2009, en accroissement de 8,1 pc aux prix courants, pour atteindre environ 14.052 MDT, ce qui correspond à un taux d'investissement de 23,9 pc du PIB, contre 23,5 pc une année auparavant.
L'accélération du rythme des investissements publics, relève le gouverneur de la BCT dans sa lettre au chef de l'Etat, "a permis de compenser la décélération des investissements privés, dont la part dans la FBCF est revenue, d'une année à l'autre, de 61,5 pc à 57,4 pc."
En outre, l'épargne nationale a augmenté de 5,8 pc, en 2009, pour atteindre 12.941 MDT, ce qui a permis de couvrir 89 pc des besoins de financement des investissements, contre 85 pc une année auparavant.
En même temps, les investissements directs étrangers (IDE) ont accusé un repli de 33 pc, pour se situer à 2.279 MDT.
Pour ce qui est des finances publiques, le rapport relève que les recettes se sont ressenties de l'impact de la décélération de la croissance économique et de la régression des exportations, alors que les dépenses du budget de l'Etat ont augmenté, en rapport, notamment, avec la consolidation des investissements dans les domaines de l'infrastructure de base et des équipements collectifs, ainsi qu'en matière d'appui aux investissements privés pour relancer l'activité économique.
Ainsi, le déficit budgétaire s'est situé à 3 pc du PIB en 2009 et le taux de la dette publique est revenu, d'une année à l'autre, de 43,3 pc à 42,9 pc du PIB.
Au regard de ces résultats encourageants, la Tunisie entame une phase décisive de son processus de développement avec aptitude et confiance.
Les choix stratégiques contenus dans le programme électoral présidentiel "Ensemble, relevons les défis " offrent, réaffirme le Gouverneur de la BCT ", une nouvelle opportunité pour relancer le processus de croissance, eu égard aux objectifs ambitieux fixés qui tiennent compte de l'ensemble des défis que pose le contexte actuel. "
Bien plus, le douzième plan 2010-2014 qui se présente comme l'instrument de concrétisation de ce programme ambitieux et un cadre adéquat pour aller de l'avant sur la voie de la restructuration de l'économie, le renforcement de son contenu technologique et de sa compétitivité, l'amélioration de la productivité et la consolidation de l'intégration de notre pays dans l'économie mondiale.
Ces résultats satisfaisants requièrent, au regard de la persistance des incertitudes, un surcroît de vigilance, de veille et une action soutenue pour approfondir les réformes à l'effet d'atteindre plusieurs objectifs concomitants.
Ces derniers concernent aussi bien la sauvegarde de la stabilité des équilibres financiers, l'impulsion de la croissance, la consolidation de la compétitivité de l'économie, le développement des secteurs porteurs et innovants et l'intensification de l'effort en matière de promotion des exportations.
Il va sans dire que ces orientations essentielles exigent plus que jamais l'approfondissement et l'accélération des réformes dans le sens de l'impulsion de l'investissement dans les secteurs innovants, l'orientation des entreprises vers les nouvelles technologies et l'encouragement de la création d'entreprises.
Elles exigent, surtout, de la part de tous les intervenants un engagement et une conscience approfondie sur la portée des défis à relever au cours de la prochaine étape pour que la Tunisie poursuive avec compétence et assurance son processus de développement intégral qui l'habilite à intégrer, dans les meilleurs délais, le cercle des pays développés.