Tunisie: Rached Ghannouchi fait peur au journal algérien « Liberté »

Le leader du Mouvement Ennahdha, Rached El-Ghannouchi, effectue depuis samedi une visite de trois jours à Alger où il est accompagné par

Abdelkader Bensalah, le président du Conseil de la nation (seconde chambre du parlement algérien).

Dans une déclaration aux médias algériens, le leader d’Ennahdha indique qu’il est venu à Alger pour « effectuer des concertations pour l’intérêt de nos deux pays et de la région », soulignant que sa visite « intervient dans un contexte marqué par des changements très importants en Tunisie, au moment où nous nous apprêtons à consacrer l’une des victoires de la Révolution du 14 janvier 2011, la tenue de la première session de l’Assemblée constituante”, a ajouté le président d’Ennahda.

Pour commenter cette visite, le journal Algérien "Liberté", annonce que sur le plan protocolaire, Rached Ghannouchi a bénéficié d’un accueil digne d’un représentant officiel de la Tunisie alors qu’il n’a aucune fonction dans le gouvernement.

Loin d'être rassuré par cette visite, le journal algérien se demande à quel titre est venu M. Ghannouchi à Alger notamment après l’épisode de Doha qui a créé une polémique autour de la double rencontre entre le président Bouteflika et Abdeldjalil du CNt libyen ?

Et le journal revient à la charge pour dire « en agissant avec autant d’égards et de protocole avec le leader islamiste tunisien, les autorités algériennes réorientent et recadrent leur position de manière surprenante puisqu’elles lancent un véritable signal aux islamistes, à ceux de la ligue des Frères musulmans. Un signal que ne manquera pas de capitaliser et d’exploiter les islamistes algériens de cette mouvance, eux qui sont à l’affût, prêts à s’engouffrer dans la moindre brèche. Le président de la république semble succomber à la mode qui fait le distinguo entre islamistes extrémistes et modérés pour accepter d’intégrer, sans risque, les seconds dans le jeu politique démocratique et ouvert."

Le journal algérien ne manque pas de rappeler que M. Ghannouchi a déjà séjourné à Alger, durant les années 1980, mais son exil algérien n’a pas été accepté en 1991 lorsqu’il a été invité à quitter l’Algérie pour se rendre à Londres où il n’a pas cessé ses activités en prodiguant ses conseils au Fis dissous en pleine ascension et surtout franchement disposé à “muter” la société algérienne.

Et le journal de finir par des termes crus à l'encontre du leader du mouvement Ennahdha indiquant  « On s’en est “débarrassé” en 1991, année du début des problèmes algériens dont on connaît la suite, Ghannouchi revient par une porte quasi officielle en 2011, à Alger, où il est reçu comme un chef d’état. »


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