Tunisie-Ramadan : mot d’ordre régularité de l’approvisionnement

Le mois saint version 2009 est le premier d'une dizaine de Ramadans qui surviendront en pleine saison estivale.

Néanmoins, si la canicule de l’été provoque chez la plupart d’entre nous un manque d’appétit, l’avènement du mois saint, même en plein août, ne risque pas de changer nos habitudes en termes de consommation  propre à ce mois particulier.

Et cette année encore, prospection et anticipation étaient les principaux mots d’ordre pour les services concernées auprès du ministère du commerce qui a organisé un point de presse à la veille du mois saint, au marché de gros de Bir El Kassaa, afin de communiquer sur toutes les dispositions prises dans ce sens.

En ce jeudi 20 août, veille du mois saint 2009, la répartition en quantités, en ce qui concerne les produits, annonce, selon la mercuriale du jour, 870 tonnes de légumes, 930 tonnes de fruits et 45 tonnes de poissons, soit un total de 1845 tonnes entre fruits, légumes  et poissons sont disponibles au marché de gros.

A première vue, côté approvisionnement, les produits sont bel et bien présents et en quantités suffisantes.
Mieux encore, ces quantités enregistrent un léger accroissement par rapport aux quantités mobilisées pour le premier jour de la trentaine ramadanesque passée.

Néanmoins, cette croissance, faut-il noter, n’a pas concerné toutes les denrées. En effet, contrairement à certains produits de consommation courante comme plusieurs variétés de piments et d’oignon dont la saison de production voire de la récolte coïncide avec l’avènement du mois saint, d’autres produits de base accusent une régression dans les quantités. On nomme le citron vert, la pomme de terre, les poires mais également le persil.

Assurer une régularité de l’approvisionnement

Afin de compenser ce manque, les parties concernées auprès du ministère du commerce et de l’artisanat se sont tournées, entre autres solutions, vers les stocks régulateurs et l’importation, en donnant toujours la primauté à la production locale pour ce qui est de l’approvisionnement.
Prenant l’exemple de la pomme de terre dont les stocks de régulation programmés s’élèvent à 45 mille tonnes.
Il faut noter que du point de vue quantités, la production locale des pommes de terre disponible sur le marché de gros est issue, en grande partie, de l’importation.

En ce jeudi 20 août, le marché de gros de Bir El Kassaâ a accueilli 10 tonnes de pommes de terre locales contre 110 issus de l’importation.

Pour les tomates, l’autre produit de base, 150 tonnes sont disponibles à Bir El Kassaâ, soit pile poil la quantité disponible en 2008, ce qui ne manquera pas de soutenir la régularité de l’approvisionnement. Le prix du Kilo est lui fixé entre 150 et 400 millimes.

S’agissant des légumes en feuilles, c’est d’une autre paire de manches dont il s’agit. Aujourd’hui, circonstances climatiques obligent, la production du persil se trouve limitée et suscite, pour couvrir la demande de Ramadan, toute une stratégie d’approvisionnement réfléchie et bien dosée.

En effet, avec pratiquement un à deux producteurs et quelques 20 tonnes disponibles au marché de gros en ce jour de veille du mois saint, on est encore loin de la crise et tout le monde devrait avoir sa part.

Les citoyens tunisiens en leur qualité de consommateurs avertis devraient d’ailleurs, contribuer à l’équilibre du marché et se rationner en cette denrée de façon modérée en permettant ainsi un approvisionnement soutenu tout le long du mois. Sur le plan de la tarification, il faut savoir que le prix du persil n’a pas bougé depuis l’an dernier pour rester dans le seuil d’un dinar le kilo (prix de gros).    

Côté céleri, rien à signaler sinon que les quantités d’approvisionnement quotidiennes seront largement suffisantes pendant toute la trentaine à venir.
Au registre des fruits, ce sont les melons, le raisin de table, toutes variétés confondues, les poires, les pêches et les dattes qui régneront, cette année, sur toutes les tables et seront présents dans les rayons en quantités abondantes d’ici la fin du mois.

Les prix fixés n’excèderont pas les 500 millimes pour le kilo de melon, le 1,2 dinar pour le kilo de raisin ordinaire, les 2 dinars pour le kilo de poires, les 1,5 dinars pour le kilo de pêches et les 3,5 dinars pour le kilo de Deglet branche.

Dans le chapitre des denrées de base d’origine animale, rappelons que les stocks demeurent également suffisants grâce, principalement, à la production locale et au petit coup de pousse de l’importation.

Pour les œufs par exemple, incontournables en ce mois de Ramadan, quelques 62 millions d’unités constituent le stock effectif dédié à la régulation du marché sur un programme de 85 millions.

Toujours dans le secteur des volailles et afin de dynamiser davantage le rythme de la production, l’approvisionnement en viande de poulet moyennera les 536 tonnes. S’agissant du stock disponible en viandes de dindes, celui-ci s’élève à 200 tonnes.

Pas de stocks en vue pour les viandes rouges pour cette année, où la régulation de l’offre s’appuiera sur l’importation de près de 1000 tonnes. Et pour cause, Ramadan coïncide avec la haute saison touristique d’où un programme d’importation dédié au secteur du tourisme avec quelques 3000 tonnes de viandes bovines et 1000 tonnes de viandes ovines congelées. Pour la consommation courante des citoyens, l’importation concernera 1500 tonnes de viandes bovines réfrigérées dont le prix de vente n’excèdera pas les 12 DT.

Ceci étant, il ne faut pas oublier qu’en cette circonstance particulière où la consommation atteint parfois des pics allant jusqu’à 200% pour certains produits, les commerçants et autres professionnels, notamment ceux qui ne pratiquent la discipline qu’en Ramadan, demeurent les seuls maîtres du jeu.

Toutefois, c’est le consommateur qui détient toutes les cartes en mains et qui par son comportement rationnel est à même de changer la donne.


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