Tunisie: stratégie d’endettement et rôle des agences de notation
Les dernières crises qui frappent le monde interpellent sur les risques d’une politique de croissance basée sur l’endettement (que ce soit pour les Etats
ou pour les ménages). Mais en même temps, la croissance passe par le développement des investissements et de la consommation qui nécessite des ressources financières que nous ne pouvons pas en avoir. Sommes-nous donc dans un cercle vicieux ?
La Tunisie n’est pas à l’écart de ce risque pour ne pas se poser la question sur la meilleure stratégie de financement de sa croissance, et en particulier dans son contexte actuel. Pour éradiquer la pauvreté et le chômage, il faut bien atteindre rapidement des niveaux de croissance importants (on parle d’un taux de croissance annuel nécessaire d’au moins 7 à 8%) qui ne se réalisent que par le développement des investissements et l’augmentation du pouvoir d’achat des ménages. Cependant, les ressources de l’Etat sont bien limitées. Mais les exemples de l’Argentine par le passé et la Grèce aujourd’hui, font réfléchir sur la stratégie appropriée d'endettement qu'il faut approprier:
• Quel niveau d’endettement serait acceptable pour un pays comme la Tunisie ?
• Quelles meilleures sources d’endettement (marché international, endettement national, …) ?
• De l’endettement pour quels types de projets ?
Mais pour s’endetter, il faut non seulement trouver des prêteurs mais surtout les convaincre de nous prêter. Or ces derniers se fient de plus en plus aux avis des agences de notations internationales qui ont pris de l’importance et qui font la pluie et le beau temps! Faut-il craindre aujourd’hui leur pouvoir ?
Quelle est l’opportunité de créer une agence de notation sous l’égide de FMI ? Sont-elles devenues les nouveaux gouverneurs du monde qui influencent les décisions des hommes politiques et des gouvernements ?
Pour débattre de ces sujets et réfléchir sur la meilleure stratégie d’endettement que la Tunisie pourrait adoptée pour financer sa croissance et réaliser ses programmes économiques et sociaux, l'ATUGE a invité trois éminents responsables tunisiens qui sont M. Radhi Meddeb (PDG de COMETE Engineering), M. Ikbel Bédoui (DG de Fitch Maghreb Rating) et Ridha Belhaj (Ministère des Finances).