Tunisie: une meilleure qualité pour l'industrie du cuir et de la chaussure

Les exportations du secteur du cuir et de la chaussure ont atteint 900 millions de dinars en 2008

, contre 50 millions de dinars en 1987, enregistrant un taux de croissance annuel moyen de 15%.

Aujourd'hui, ce secteur compte 450 entreprises, dont 50% sont totalement exportatrices et offre 40.000 emplois.

Néanmoins, depuis novembre 2008, les exportations du secteur, comme celles de l'ensemble de l'industrie, ont subi les contrecoups de la crise internationale et ont enregistré une baisse de 11%.

Selon les spécialistes, l'avenir du secteur, dans un contexte de crise économique mondiale, se joue sur le développement de la qualité et d'une stratégie de marketing plus visible et plus audacieuse ainsi que sur un positionnement sur une production de moyenne et de haut de gamme.

C’est ainsi que le centre du cuir et de la chaussure (CNCC) a décidé, à cette fin, d'explorer de nouveaux créneaux de production et de stimuler l'innovation dans le secteur.

De nouvelles sources d'approvisionnement en peaux brutes sont exploitées. C'est ainsi que les peaux de dromadaires qui étaient jusqu'à présent dilapidées, ont pu, grâce aux travaux de recherche engagées par le CNCC, être convenablement traitées et intégrées dans les circuits de production.

Le centre cible un recours accru aux outils et aux approches informatiques pour optimiser l'organisation de la production et rationaliser la gestion de la fabrication.

En matière de digitalisation de la conception des modèles, une enquête sur les pointures tunisiennes a été menée par le CNCC, afin de mieux en cerner et épouser les formes.

De même, il s'agit de concevoir et produire des chaussures adaptées au pied diabétique, situation qui concerne malheureusement une population assez importante, avec la coopération du ministère de la santé publique.

Pour favoriser l'éclosion de jeunes talents, le CNCC a créé un espace mode en son sein pour donner à ces jeunes, la possibilité d'intégrer les circuits de production dans le secteur.

Conscient des impacts sur l'environnement, le CNCC a engagé un travail de recherche sur la valorisation des déchets de cuirs finis et semi-finis, générés par l'industrie du cuir.

Le centre s’active dans le cadre du programme européen "reach", à répertorier et enregistrer les intrants et additifs dans les produits commercialisés notamment dans l'industrie de la "Tannerie".

En tout état de cause et étant donné qu’il s’agit en fait d’un secteur qui est touché par la crise dans le monde entier, la Tunisie peut encore se prévaloir, aujourd'hui, de sa proximité géographique, de la facilité des échanges avec l'Europe, de salaires moins élevés qu'elle, de la stabilité politique, de l'absence d'importantes perturbations climatiques (mousson ou tsunami).

Au demeurant, la production tunisienne doit se positionner sur la moyenne et le haut de gamme, essentiellement pour des clients européens.

Pour surmonter la crise, l'industrie tunisienne du cuir et de la chaussure doit particulièrement miser sur la qualité et assurer la livraison des produits à temps et selon les critères exigés.


T.A.P