Youssef Chahed entre le rêve des « success-stories» et la réalité des affaires

Youssef Chahed  entre le rêve des « success-stories» et  la réalité  des affaires

« Nous n’avons pas des Zuckerberg pour investir le domaine de TIC, mais nous avons des success-stories qui doivent montrer l’exemple en allant investir dans les zones défavorisées » a déclaré samedi le chef du gouvernement Youssef Chahed en recevant les « capitaines d’industries » et les hommes et femmes d’affaires conduits par la présidente de l’UTICA, Wided Bouchamaoui.

Hamadi Jebali le premier chef de gouvernement de la Troïka s’est rendu célèbre par son mot « Ras el mal (est) jaban » (le capital est lâche ». Je crains que son lointain successeur à la Kasbah Youssef Chahed ne se rende célèbre par ces « success-stories » sur lesquels il compte pour aller investir dans les zones défavorisées et redonner espoir aux jeunes diplômés, car l’Etat ne peut pas embaucher tout le monde. « On me dit que nous n’avons pas des Mark Zuckerberg (le fondateur de Facebook) pour investir le monde des TIC, mais nous avons des success-stories dans le tissu entrepreunial qui peuvent aller investir dans les régions démunies » dit-il comme si parce qu’on a réussi qu’on peut mettre son argent au service de la communauté fut-elle nationale.

« Vous devez aller investir dans ses zones, embaucher les jeunes diplômés et leur donner du rêve », ajoute-t-il. Friand d’anglicisme, il leur demande de « coacher » ces diplômés et faire en sorte « qu’ils réussissent à lancer leurs entreprises là vous avez-vous-mêmes réussi ».

Beau discours où il y a du rêve et du succès. En tout cas loin, très loin des préoccupations terre-à-terre des femmes et hommes d’affaires tunisiens. Ceux-ci ont demandé un Etat fort capable d’appliquer la loi. Ils ont réclamé plus de fermeté dans la lutte contre le commerce parallèle et l’économie sous-terraine qui met à mal leurs industries. Ils revendiquent plus de vigueur des pouvoirs publics contre le banditisme des syndicats. Ils demandent davantage de garanties et des incitations supplémentaires du moment qu’on leur demande de prendre « des risques supplémentaires ». Ils réclament surtout moins de complications bureaucratiques et des procédures moins longues pour le lancement des projets.

Mais comme ils se méfient d’une administration tatillonne et procédurière, ils réclament, par-dessus tout, la mise en place d’une commission rattachée directement au chef du gouvernement en vue de régler toutes les difficultés et débloquer les situations en vue précisément de faciliter le lancement des projets.

Entre le rêve et la réalité il y a un monde. Et le monde des affaires s’il inspire des rêves se fonde surtout sur la réalité.

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