Youssef Chahed peut-il changer son « équipe » ?
Dès l’annonce de la composition du nouveau gouvernement, les critiques et les protestations ont fusé de toutes parts. Nidaa Tounes, Ennahdha et Afek Tounes sont montés au créneau pour contester certains noms et revendiquer davantage de postes. Ils ont appelé le chef du gouvernement désigné à apporter quelques modifications à son équipe. Entretemps, le président de la République a transmis la composition du nouveau gouvernement à l’ARP pour solliciter un vote de confiance. Suite à cela, le bureau de l’Assemblée s’est réuni ce lundi 22 août et a convoqué une séance plénière pour le vendredi 26 de ce même mois.
Selon le doyen Sadok Belaid, rien n’interdit une révision de la composition du gouvernement avant le vote. Le règlement intérieur de l’ARP n’est pas explicite sur ce point. D’ailleurs, a-t-il ajouté cela s’est passé pour le gouvernement de Habib Essid. Il s’agit plutôt d’une question d’éthique. De son côté, Mohamed Ennaceur est allé dans le même sens. Dans ce cas, le président de la République devrait retirer officiellement la liste transmise à l’ARP en vue d’une éventuelle modification et la renvoyer, de nouveau, au président de l’Assemblée qui réunirait le bureau pour fixer une nouvelle date. Mais le chef de l’Etat accepterait-il de jouer ce jeu ?
Mais il y a une autre interprétation, celle du député d’Ennahdha, l’ancien rapporteur général de la Constitution, Habib Khedher. Il a, en effet, assuré que Youssef Chahed ne peut pas changer son équipe gouvernementale annoncée samedi dernier avant le vote de confiance au gouvernement programmé pour le vendredi 26 août 2016. Son rôle s’est, pour le moment, arrêté le jour où il a transmis sa liste au président e la République. Ce dernier, après l’avoir reçue, l’a immédiatement transmise dans la soirée de samedi 20 août, au président de l’ARP qui a convoqué le bureau de l’ARP pour une réunion ce lundi 22 août, lequel bureau a décidé de convoquer une séance plénière vendredi 26 qui sera consacrée au vote de confiance. Pour le précédent du gouvernement Essid, Khedher a tenu à préciser que le chef du gouvernement à l’époque n’avait pas transmis la liste au président de la République et il était encore dans les délais. Les modifications apportées à son équipe étaient donc justifiées et ne souffraient d’aucune tare.
Dans tous les cas de figure, Youssef Chahed se trouve devant un dilemme, soit tenir bon et convaincre les protestataires, soit céder, et il serait alors mal parti. Cela pourrait lui porter un coup dur dont il ne relèverait plus.
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