Abir Moussi-Ennahdha : un filon en or ou une mauvaise querelle
La présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, persiste et signe. Après avoir adressé une correspondance au Chef du Gouvernement à propos des financements étrangers qu’elle juge « douteux » de certains partis politiques particulièrement Ennahadha dont des fonds provenaient du Qatar, selon ses dires, elle a tenu une conférence de presse pour expliciter sa démarche.
Selon elle, la demande d’enquêter à ce sujet ne vise aucun parti en particulier, et n’émane pas d’une volonté de positionnement du PDL sur la scène politique, et encore moins d’une campagne électorale anticipée. « Si nous avons évoqué le cas du parti Ennahdha, c’est à cause de l’existence de preuves tangibles et de suspicions réelles autour de son financement par le Qatar » a-t-elle dit en citant un ambassadeur syrien à qui l’Emir du Qatar avait confié que Ghannouchi était chez lui pour avoir de l’argent, une déclaration qui concorde, selon elle avec un communiqué publié par le bureau de l’Emir du Qatar, , qui assure que ce dernier a reçu le président d’Ennahdha » a-t-elle indiqué.
Abir Moussi a souligné que d’autres éléments justifient la demande formulée par son parti, citant un ancien diplomate tunisien, un rapport publié par la chaîne Al Arabiya ou un article publié sur les colonnes d’un journal koweitien. Elle a revendiqué une enquête sur l’association Qatar Charity, qui a ouvert un bureau en Tunisie en 2012. Cette association a été classée comme association terroriste par certains pays, alors qu’elle avait conclu des accords importants avec les ministères de la Santé et de l’Agriculture, à l’époque tenus par de hauts dirigeants d’Ennahdha.
La présidente du PDL a dénoncé l’agressivité des déclarations des dirigeants d’Ennahdha. « Ils n’ont fait que nous insulter et nous accuser sans répondre sur le fond du sujet. Nous considérons que ce comportement témoigne de leur panique. Ainsi, nous les appelons à abandonner leur double discours, puisqu’ils se sont déjà alliés à des destouriens, comme le président du bloc parlementaire de Nidaa Tounes. D’autre part, nous affirmons que nous n’avons jamais reçu d’ordre d’aucune partie étrangère », a-t-elle assuré.
Lui répondant, le porte-parole du mouvement Ennahdha, Imed Khemiri a estimé que les accusations de la présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi à propos du financement de son parti sont « des tentatives désespérées pour le déstabiliser et le dénigrer ». « Concernant les réseaux d’envoi des jeunes vers les zones de conflits, il y a une commission parlementaire chargée d’enquêter sur le sujet. Quant à la question de financement, j’appelle cette dame à révéler, également, les sources de financements de son parti », a-t-il indiqué dans une déclaration accordée à Mosaïque Fm.
Abir Moussi croit trouver un filon en or pour déverser son courroux sur Ennahdha. Celui-ci lui répond par l’opprobre ou l’insulte. Cette inimitié qui reprend une ancienne litanie de reproches de part et d’autre ne grandit pas l’auteur de cette campagne.
Il est évident qu’il y a problème mais qui doit être envisagé la tête reposée et en commun si on veut faire avancer la démocratie dans ce pays. Il s’agit d’une part de garantir un financement public des partis politiques par des mécanismes à mettre en place. D’autre part il convient de s’assurer de la transparence des partis politiques qui doivent publier leurs rapports financiers régulièrement ainsi que les dons qui leur sont versés de l’intérieur comme de l’extérieur du pays.
Le parti Ennahdha a fait un premier pas en publiant ses comptes ainsi que les estimations de son budget. Peu de partis l’ont fait. Il serait de bon aloi que le PDL prenne aussi cette bonne direction.
Le reste viendra avec le temps. Il est inutile de revenir en arrière car tout le monde est dans le stade de l’apprentissage de la démocratie.
Alors il vaut mieux avancer que de regarder en arrière.
RBR
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