Al Qotb fait assumer à Nida son alliance avec Nahda
Le parti Al Qotb vient d’éditer un communiqué dans lequel il a expliqué les raisons qui l’ont conduit à e pas intégrer le gouvernement et à ne pas lui accorder sa confiance.
Le communiqué a indiqué que : « Le chef de gouvernement Habib Essid désigné par le parti majoritaire à l’Assemblée des représentants du Peuple, Nida Tounès, vient enfin de présenter son gouvernement à l’issue de laborieuses « tractations » et d’un « premier vrai-faux raté ».
A l’encontre des thèmes de campagne développés par Nida Tounès et tout particulièrement le fameux « vote utile » qui allait jusqu’à considérer que « ne pas voter Nida reviendrait à voter Nahda », nous voilà avec une équipe ministérielle où Nida Tounès et Nahda décideront ensemble aux côtés d’autres forces politiques à ! l’orientation économique libérale décomplexée, de l’avenir du pays. Depuis quelques temps, sans doute pour « faire avaler la pilule » à son électorat, une campagne de dénigrement et de mensonges est menée par certains dirigeants de Nida Tounès contre le Front Populaire, lui faisant porter la responsabilité de l’entrée de Nahda au gouvernement.
Le parti Al Qotb rappelle que le Front Populaire a toujours affirmé qu’il ne ferait pas partie du gouvernement. Il a aussi indiqué que sa décision quant au vote de : confiance dépendrait d’une rencontre programmatique autour des mesures d’urgence à adopter pour ,les 100 premiers jours et de la capacité de ce gouvernement à rompre avec un modèle de croissance qui a conduit le pays à la catastrophe de la non présence au gouvernement de personnalités issues de l’ancien régime comme de la Troïka
Les discussions entre le chef du gouvernement désigné et le Front Populaire, en particulier après l’échec du « Gouvernement Essid I » du 23 janvier 2015, ont permis d’enregistrer certains progrès mais pas suffisamment. Ces discussions partaient du principe de la non-participation de Nahda au gouvernement.
Lors de notre dernière rencontre avec Habib Essid en date du 29 janvier, c’est à -dire plus de 5 jours avant l’annonce de son équipe, le chef du gouvernement désigné nous a informé directement que la participation de ministres Nahda était probable, voire très probable », mais que cela n’était pas complètement arrêté »
Le Front Populaire lui a alors réaffirmé sa position de principe quant à la présence de ministres issus de l’ancien régime et/ou de la Troïka.
Si aujourd’hui Nida et Nahda sont ensemble dans le gouvernement du candidat proposé par le parti majoritaire Nida Tounès, c’est que la direction de ce parti a fait ce choix politique au détriment de ses engagements.
Nous rappelons également que les prémisses de cette alliance objective entre la direction de Nida Tounès et Nahda se sont manifestées à l’Assemblée des Représentants du Peuple, selon des étapes bien ficelées :
-Le vote du groupe parlementaire de Nida Tounès dans sa grande majorité contre Mbarka Brahmi candidate du Front Populaire et en faveur du candidat de Nahda ,Abdelfatah Mourou qui a pu ainsi être investi au poste de vice-président de l’ARP
-A noter que nos députés ont voté à l’unanimité pour Mohamed Ennaceur à la présidence de l’ARP
-L’attribution à Slim Besbès candidat de Nahda de la présidence provisoire de la commission des finances, grâce au vote de la majorité des députés Nida.
Nous rappelons que mathématiquement Nida n’avait pas besoin des voix de Nahda pour obtenir le vote de confiance. L’intégration de Nahda dans ce gouvernement obéit à une vision économique, sociale et culturelle convergente, incapable de rompre avec le modèle de développement libéral qui a détruit notre pays et le lien social.
Le Front Populaire, documents à l’appui, est prêt à confronter publiquement toutes les versions de ces journées de négociations entre sa délégation, Nida Tounès et son candidat au poste de chef du gouvernement. »
Le communiqué qui prouve la réelle tension entre Al Qotb et Nida a ajouté : « Pour toutes ces raisons, le parti Al Qotb fait porter à la direction de Nida Tounès l’entière responsabilité de la configuration définitive du gouvernement Essid. II et exprime ses craintes quant aux conséquences négatives qu’aura ce coup de force sur la confiance des citoyennes et des citoyens vis-à-vis de la politique, avec ce que cela va engendrer comme l’abstention lors des prochains rendez-vous électoraux. »
Le communiqué a détaillé à la fin de son communiqué les raisons qui ont fait que les députés du Front n’ont pas accordé leur confiance au gouvernement : « L’intégration de ministres issus de la Troïka et en particulier de responsables de premier rang du parti Nahda, de représentants de l’ancien régime ainsi que de personnalités dont l’indépendance laisse à désirer, un programme d’orientation libérale conforme aux choix économiques et sociaux des composantes de cette coalition, a conduit le parti Al Qotb à recommander aux élus du Front populaire de ne pas voter la confiance au gouvernement. »