Anne Guéguen à l'occasion du 14-Juillet: "La France a le privilège d’être le plus proche partenaire de la Tunisie"

Anne Guéguen à l'occasion du 14-Juillet: "La France a le privilège d’être le plus proche partenaire de la Tunisie"

A l’occasion de la cérémonie de la fête nationale française du 14 juillet 2024, l’ambassadrice de France en Tunisie Anne Guéguen a prononcé un discours en présence du ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger ainsi que du ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

Après avoir rappelé la portée historique de cet événement, l'Ambassadrice a évoqué dans ces extraits les rapports qui unissent la France à la Tunisie.

"La France sait ce qu’elle doit aux tunisiennes et tunisiens, hier comme aujourd’hui. Je veux le rappeler, en cette année où nous commémorons le 80ème anniversaire de la Libération. Il y a eu aussi les blessures de l’histoire, notamment de l’histoire coloniale, qu’il faut reconnaître et guérir. Ce passé douloureux, nos aînés ont eu la sagesse d’en tourner la page pour construire un partenariat d’avenir :

-Pour l’avenir de nos jeunesses tout d’abord qui aspirent, sur les deux rives, à des perspectives meilleures. Pour y répondre, la France et la Tunisie travaillent main dans la main, à travers leur coopération en matière d’éducation, d’enseignement supérieur et de formation professionnelle. La coopération universitaire et scientifique est le fleuron de notre partenariat bilatéral. En 2024, près de 2,5 millions d’euros lui ont été dédiés, dont 1 million d’euros de bourses délivrées à des étudiants tunisiens. Cette coopération se décline en actions concrètes avec les universités, les départements de français, les instituts supérieurs d’arts et métiers, les écoles d’ingénieurs, et d’autres encore. L’éducation est aussi au cœur d’une coopération fructueuse. Le réseau scolaire de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’étranger et celui des établissements labellisés France éducation font preuve d’une vitalité remarquable. Nous travaillons aussi ensemble pour ceux qui ont décroché du système scolaire, avec le financement d’écoles de la deuxième chance, dont une première vient d’ouvrir à Sousse.

-L’urgence climatique et la transition écologique ensuite. Dans ce domaine clé qui va changer la donne, nos deux pays sont engagés de concert. Je salue l’engagement fort de la Tunisie sur la gestion de l’eau et le développement des énergies éolienne et solaire. La Tunisie peut devenir demain un centre de production d’hydrogène vert qui lui assurera sa souveraineté énergétique. Les grandes entreprises françaises sont au rendez-vous de ces projets – je pense au récent protocole d’accord signé avec Totalénergies en vue d’un méga projet d’hydrogène vert, qui serait un véritable game changer énergétique. Nous agissons aussi ensemble au plan international. Il y a un an le président Kais Saied a participé à Paris au sommet pour un nouveau pacte financier mondial, avec une conviction forte que nous avons en partage : aucun pays ne devrait avoir à choisir entre lutter contre la pauvreté et la préservation de la planète, et cela commence à porter ses fruits.

-L’avenir de la paix et de la sécurité internationales enfin. Nous sommes à un tournant dans l’ordre international, qui se recompose dans la violence. La France et la Tunisie partagent le même attachement au multilatéralisme et à la sécurité collective. Nous devons réaffirmer la force du droit. Je pense à l’agression russe en Ukraine, face à laquelle la France n’a cessé de marquer sa détermination de se tenir aux côtés des Ukrainiens dans la durée. Je pense aussi à toutes les victimes palestiniennes de l’intervention militaire israélienne à Gaza, qui doit cesser immédiatement. C’est une extrême urgence. La Cour internationale de justice le demande. La protection des civils est un impératif absolu. La France reste également mobilisée pour la libération des otages. Seul un cessez-le-feu immédiat et durable permettra la protection des populations civiles, la libération des otages et l’entrée massive de l’aide humanitaire. La France s’est prononcée en faveur de l’admission de la Palestine comme État membre de plein droit des Nations Unies. Nous sommes convaincus qu’il faut dès aujourd’hui s’atteler à la mise en œuvre de la solution des deux Etats, la seule qui puisse apporter une paix juste et durable et la sécurité pour tous. Les affres de la guerre ne doivent pas nous éloigner de ce but".

L'Ambassadrice n'a pas manqué d'évoquer les liens économiques et culturels en ces termes: "Nos liens économiques sont d’une densité exceptionnelle et montent en gamme. Cela se voit dans l’industrie, dans la transformation numérique et l’innovation mais également le tourisme. 1500 entreprises à participation françaises emploient plus de 160 000 salariés en Tunisie. L’ouverture de la ligne Transavia Paris-Tozeur-Paris est un autre signe positif. Le seuil d’un million de visiteurs français a d’ailleurs été franchi l’an dernier et nous espérons doubler ce chiffre d’ici la fin de la décennie.

Notre coopération culturelle me tient à cœur. 40 projets de coopération sont soutenus chaque année et 50 artistes ont été accueillis en résidence à la villa Salammbô depuis 2018. Nous consacrons 3 millions d’euros à la professionnalisation des créateurs et entrepreneurs culturels. Le patrimoine exceptionnel de la Tunisie est une ressource formidable pour l’avenir, à la protection et valorisation duquel la France contribue par un appui aux sites archéologiques".

Le dynamisme des relations franco-tunisiennes a été été évoqué à travers le nombre de visas délivrés:  "Le dynamisme de nos relations se reflète aussi dans la mobilité de court séjour et les chiffres migratoires. Le nombre de visas délivrés a augmenté l’an dernier : plus de 94000 en tout, dont près de 5000 visas étudiants et près de 11000 visas économiques professionnels et passeports talents. C’est une tendance que nous encourageons dans le cadre d’une approche globale qui prend en compte les intérêts de nos deux pays, la nécessité de lutter contre l’immigration irrégulière et le respect, toujours, de la dignité de tous les migrants".

"La France a le privilège d’être le plus proche partenaire de la Tunisie. Un partenariat concret, transparent, respectueux de chacun et qui doit s’efforcer de prendre pleinement en compte les attentes des citoyens des deux pays. Un partenariat complet dont la solidité illustre une volonté commune : celle de continuer ensemble dans la fraternité malgré l’incertitude, pour reprendre une expression du philosophe français Edgar Morin", conclut-elle.

 

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