La relance économique tributaire d’une réforme globale du système social
Une conférence nationale sur le système de la protection sociale s’est organisée ce jeudi à Tunis autour du thème : le système de la protection sociale "Pour la mise en place d’un socle de protection sociale en Tunisie".
Cette manifestation d’envergure a été marquée par la présence des représentants de l’OIT, UNICEF, CRES ainsi que le Dg de la centrale ouvrière et le vice président de l’UTICA.
Ahmad Ammar Younabi, ministre des Affaires sociales au nom du Chef du gouvernement a affirmé que cette conférence vient à un moment opportun ou le pays a entamé les négociations en ce qui concerne les grands dossiers de réformes à savoir le système de la sécurité sociale.
Un système qui reste selon le ministre en deçà des attentes parce qu’il fait encore face à plusieurs lacunes et connait une pénurie au niveau de l’évaluation du système qui a par la suite limité son efficacité.
Pas de relance économique sans réforme du système social
De son côté, Hichem Elloumi, vice président de l’UTICA a relevé qu’on ne pourrait pas parler d’une promotion de la sécurité sociale dans une économie fragile marquée essentiellement par la détérioration des Finances publics.
Cette situation est déjà confirmée par le déficit des caisses sociales qui s'élève à 400 millions de dinars en 2014 et devrait atteindre 700 millions de dinars en 2015. Un chiffre qui pourrait augmenter pour s’établir à un déficit d'un milliard.
Comment agir ?
Houcine Abassi, secrétaire général de l’UGTT, a fait constater qu’il est impossible d’assurer la relance économique sans parler d’une réforme du système social.
"Chaque réforme doit prendre en considération les revendications du peuple et les défis confrontés par le pays dans cette phase de transition", a-t-il exigé. Un avis partagé par Maria Luisa Fornara, représentante de l’UNICEF en Tunisie qui a qualifié la protection sociale comme un investissement clé en termes de capital humain capable de briser le terrible cycle de la transmission intergénérationnelle de la pauvreté.
"Ceci ne pourrait être atteint que lorsqu’on tient compte de l’intérêt des enfants et des nouvelles générations des le départ" a constaté Fornara soulignant que "le traitement de la dichotomie entre l’exclusion sociale et l’intégration passe donc par un investissement massif dans les secteurs de l’enfance, l’adolescence et de la jeunesse".
Afin d’atteindre cet objectif, Maria Luisa Fornara a jugé utile de construire des consensus tout mettant l’accent sur l’importance de constituer des coalitions et des alliances entre le gouvernement, les partenaires sociaux et acteurs de la société civile.