Anomalies d'une loi électorale inéligible!
Du temps de Bourguiba et de Ben Ali, les lois électorales n'étaient d'aucune importance. Les résultats étaient connus d'avance.
Après la révolution, déplumée, la loi est conçue pour que les partis qui l'ont concocté soient assurés d'être au pouvoir à l'avance.
Le b.a.-ba d'une loi électorale d'un pays qui se veut démocratique est de faire en sorte que pour être éligible, il faut être au dessus de tout soupçon de corruption et de délit. Soit, la rectitude est une condition sine qua non pour candidater. Ainsi, présenter un B3 est la moindre des choses. Chez nous, même un repris de justice peut gagner tant que le B3 n'est pas exigé.
Par ailleurs, des associations, fondations etc ... qui bénéficient du droit de se faire financer sans modération, même de l'étranger, se convertissent l'avant veille du "jour J" en partis politiques. Les caisses pleines, ils débarquent parachutés dans les élections. Aux dernières, la liste "cocotte minute" de Olfa Tarres et celle de "Qalb Tounes" de Nebil Karoui ont fait des siennes.
Par contre, les partis normalement constitués ont des restrictions et des contraintes qui, si elles ne sont pas rigoureusement respectées, peuvent les disqualifier.... Drôle d'égalité des chances !
Le comble de ces anomalies est la dernière trouvaille. La mode des "listes indépendantes".
D'abord pour la plupart il y a des partis derrière et c'est un secret de Polichinelle. Une fois installés dans leurs sièges de députés ou de conseillers municipaux, ils s'allient avec les "partis mères" et le tour est joué. Drôle d'indépendance !
Les plus honnêtes d'entre eux rendent les résultats biaisés sans le savoir. Ils grignotent des voix pour rien et ne réussissent qu'à les éparpiller alors qu'elles auraient servi ailleurs. Soit, un gaspillage nocif pour une vraie représentativité au sein des conseils municipaux et surtout à l'ARP.
Résultat des courses: un puzzle de députés, de conseillers et de tendances politiques impossible à assembler. Faut-il s'étonner que la loi électorale en Tunisie comporte autant d'aberrations?
Voilà un humble exposé de mon approche dans la description du fond du "problème électoral".
Une décennie après, voyant le danger arrivé, le sorcier ensorcelé a pris les devants pour changer la loi électorale en une autre, soit disant plus efficace et réaliste.
Dans les faits, on va faire encore du sur-mesure! On fait comme si hausser la "ataba" (seuil minimal pour qu'une liste électorale puisse être représentée à l'ARP) va résoudre le problème de l'effritement des voix ! Or tout le monde sait qu'à quelques nuances près, on va reproduire le modèle et continuer à se jeter des assiettes à la figure à l'ARP. Ainsi, "ils" continuent à croire qu'il suffit de bluffer pour gagner.
Allons donc, soigner la vitrine n'améliore guère la qualité du produit exposé. Une vérité de la Palisse. En fait, pour cause de pérennité au pouvoir, on va changer la loi et garder les anomalies.
Quelle politique calamiteuse !
A bons entendeurs.
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